Tropique de la Violence propose un voyage dans la misère et la violence à Mayotte, à travers cinq personnages.
L’originalité de ce roman se trouve dans le fait que chaque chapitre est raconté à la première personne et à chaque fois, par un personnage différent.
C’est grâce à cette narration risquée que l’on découvre les pensées des personnages. En suivant les cinq protagonistes, l’auteur nous amène à découvrir l’envers du décor. Un Gaza en pleine île paradisiaque où violence et la misère sonnent comme un quotidien monotone pour les jeunes. Tout en explorant différents aspects de l’île, que ce soit à travers l’immigration, la jeunesse perdue, les intervenants venus aider les plus démunis, l’auteur renvoi sans cesse tout ce bon monde dans un cercle vicieux qui semble n’avoir aucune fin.
Le livre aborde également des thèmes plus intimistes tel que l’adoption, les secrets familiaux où les regrets, permettant ainsi des développements intéressent et réalistes des personnages. C’est notamment le cas de Moïse, le personnage le plus présent dans le récit. A la fois victime et coupable de son malheur, le lecteur fini par prendre conscience de sa détresse et l’apprécier.
C’est donc en jonglant avec les narrations, mais aussi avec les flash-backs que le livre nous plonge dans la violence de ce Gaza. Car c’est également en jouant avec les souvenirs de personnages qu’on découvre leurs actes passés qui les ont amenés là où ils sont. Comme par exemple Bruce, le « méchant » de l’histoire dont la sauvagerie le mènera dans des situations dramatiques.
Bref, l’écriture de ce livre a dû être une tâche compliquée pour l’auteur qui s’en sort plutôt bien malgré quelques maladresses.
Car malheureusement, il y a des passages à vide. Des passages où les personnages ruminent le passé sans pour autant développer un aspect de leur personnalité, sans que ça ait une véritable importance sur l’histoire (à part étoffer l’aspect violent). Et puis il y a des personnages qui parlent pour ne rien dire, des personnages qui parlent juste pour insulter un autre sans que ça soit vraiment intéressant.
Mais ces légers défauts n’affectent pas particulièrement le message de détresse que le livre veut donner. Car malgré ses maladresses, il réussit à plonger le lecteur là où il veut, dans la violence. Et si l’objectif du livre est atteint, pas le peine de réfléchir longtemps, c’est qu’il est réussi.
(Écrit pour le prix Goncourt des Lycéens)

James-Betaman
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le 13 oct. 2016

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