De ce rien.
« C’était une sensation de vérité. Elle ne se sentait pas banalement remplie, mais annihilée, vidée de sa personnalité, réduite en poussière. Sa matière elle-même transformée, sa personne...
le 25 août 2015
12 j'aime
2
Une lecture impossible - Critique scatologico-humaniste d'une merde
Critique d' Un amour impossible de Christine Angot.
Zéro est impossible, le chiffre 1 trop noble, le chiffre 2 trop chic, trop courtois, le chiffre 3 trop excessif pour noter le sombre caca de tata. Car Dieu, que Christine tapine... Acceptons la contrainte, qualifions cette merde : elle recevra 1.
Soit, après avoir été forcé de noter, dénotons. Mon honnêteté me commande de m’élever au-dessus des convenances.
Une absente, dans ce roman : l’écriture. On tutoie l’absolu du rien, déguisé sous la démence, dans une imposture totale. Des platitudes d’un nombrilisme affligeant, des phrases courtes pour tenter de donner du rythme à un roman qui en manque tant, pourquoi diantre s’acharner ? Poursuivons. « Il est là mon plus beau collier. C'est les deux bras de ma petite fille. ». C’est presque mignon, mais ce n’est même pas beau, et c’est tellement con.
La surabondance de dialogue d’une niaiserie infinie ne nous trompe pas, elle couvre l’incapacité rédactionnelle, elle remplit le vide herméneutique. Retirez les dialogues et correspondances, et le roman est nu. C’est un roman sans récit.
Vous lirez qu’« On est bien ensemble. », et « — Tu sais maman je t’aime plus, beaucoup plus, mais beaucoup beaucoup plus, que les autres petites filles aiment leur maman ». Puis, que « — La vie change. » ; on attendrait presque fébrilement un « … avec Orange » beigbedien, salvateur, qui viendrait relever cette soupe truismique fadasse, en d’autres termes : nous délivrer. Voilà où nous en sommes. En toute courtoisie, lorsque l’on n’a rien de plus à dire que cela, la politesse exige de se taire. Une certitude : au sortir d’une lecture pareille, vous vous éprendrez des compléments d’objet.
Votre livre est une merde, nous n’en serons pas les mouches. Votre écriture est bien plus impossible que l’amour. D’aucuns l’idolâtrent, je la conchie. J’ose espérer - avec Cioran - que si vous pouviez vous voir avec les yeux des autres vous disparaitriez sur le champ. Votre égo n’a d’égal que votre hystérie médiatique péremptoire, sur-jouée et maladive. Mais vous n’avez pas été touchée par la grâce, revenez-donc parmi les humbles.
Bref, l’heure est grave, et moi aussi. Ne pourrons-nous jamais nous en tirer ? Si l’Occident ne s’achèvera peut-être pas en bermuda, la littérature française périra certainement dans le culte de l’indigence descendue ici-bas : Christine Angot. Dont l’impéritie narrative est ici la porte de sortie du ridicule. Là où Houellebecq nous distrait gentiment par ses fermiers zoophiles et islamistes foutraques, Christine nous étale son caca sans odeur.
Cependant qu’Hugo nous rappelle que l’art est « le relief du beau au-dessus du genre humain », l’auteure s’inscrit dans l’esthétique du lisse, en Jeff Koons des lettres – sans la frénésie des couleurs. Son texte morne est dépourvu de tout abîme, de tout sens profond. Hugo avait donc raison. Dans l’art, le lisse nivelle, démystifie. Il s’oppose au beau, lequel engage dans la durée car il sidère.
Madame Angot, vous ne nous imposerez pas votre spectacle décadent. Honte à ceux qui légitiment l’infamie littéraire. Le talent ne se décrète pas à l’aune du nombre de ramettes gaspillées par la bêtise. Vous n’êtes qu’un accident.
Non, tata Christine, après vous avoir lu je ne vous hais point, je vous méprise. Un peu de mépris épargne beaucoup de haine.
Longtemps je me suis refusé à lire Angot, j’aurais dû me coucher de bonne heure.
Créée
le 1 avr. 2020
Critique lue 433 fois
8 j'aime
1 commentaire
D'autres avis sur Un amour impossible
« C’était une sensation de vérité. Elle ne se sentait pas banalement remplie, mais annihilée, vidée de sa personnalité, réduite en poussière. Sa matière elle-même transformée, sa personne...
le 25 août 2015
12 j'aime
2
Christine Angot, c’est un peu la perfection incarnée. Christine Angot, c’est la plus intelligente. Christine Angot, c’est la plus cultivée. Christine Angot, c’est la plus aimante. Christine Angot,...
Par
le 3 nov. 2017
11 j'aime
3
Une lecture impossible - Critique scatologico-humaniste d'une merde Critique d' Un amour impossible de Christine Angot. Zéro est impossible, le chiffre 1 trop noble, le chiffre 2 trop chic, trop...
Par
le 1 avr. 2020
8 j'aime
1