Un anarchiste par jaythrotule
Le sous-titre de cette nouvelle est "conte désespéré". Y'a effectivement un pincement triste dans cette histoire, et une sorte de résignation muette, du personnage principal, et peut-être de l'auteur à travers lui. Ce personnage est un anarchiste au sens vrai du terme, celui de Léo Ferré, c'est-à-dire, un anarchiste malgré lui. Quand on dit "un anarchiste", on s'imagine quelqu'un qui le revendique, quelqu'un qui vit en marge, qui refuse la société, qui veut tout casser, on imagine peut-être un punk à chien. Mais non, cet anarchiste, "l'anarchiste", est quelqu'un qui ne demande pas son reste, qui souhaite simplement vivre, libre. Et ça bien souvent, ça ne plaît pas.
En lisant cette nouvelle, texte court donc, j'ai eu l'impression de parcourir une vie entière. L'impression d'accompagner le narrateur, comme s'il me faisait visiter une galerie dont le thème serait l'injustice (du capitalisme).
Une semaine après, les détails s'effacent, mais s'ancre un souvenir de quelque chose de vécu. Le bar, la cuite, "Vive l'Anarchie", le bagne, la mutinerie, la barque, le patron ignoble et cynique...
Ce tout petit livre était en présentoir au comptoir de Tropismes, je n'imaginais pas que j'étais tombé sur un petit bijou de simplicité et d'humanité.
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