Un étranger dans le miroir.
Monk se réveille dans un hôpital. Il a mal partout. Il ne sait plus qui il est ni qu'elle est sa vie. Il apprend rapidement qu'il est policier, un inspecteur chevronné, et il va tout faire pour retrouver sa vie telle qu'elle était sans que personne ne s'aperçoive qu'il a perdu la mémoire.
Parce qu'il est plein de fierté Monk.
Et pas que... va-t-il découvrir sur lui-même au fur et à mesure du livre.
Monk doit reprendre une enquête sur laquelle il travaillait avant d'avoir l'accident qui lui a fait perdre la mémoire. Affaire délicate : le meurtre brutal d'un aristocrate, héros de guerre.
Très intéressant le mélange d'enquête, à fouiller derrière les belles façades, les sourires, les pomponetteries, et à voir Monk faire face, et tenter de rassembler les morceaux de sa propre existence.
Monk qui doit affronter les autres, mais aussi lui-même, découvrant rapidement qu'il n'était pas un homme très sympathique... ni très apprécié... bien seul.
Anne Perry sait bien poser l'ambiance fin XIXème en Angleterre, on s'y croirait, sur les trottoirs mouillés, dans les bouges malfamés, dans les salons finement décorés. On ne peut pas dire qu'elle fasse vraiment dans la finesse psychologique, elle s'appuie sur des traits de caractère légèrement convenus, mais ça fonctionne.
Et on les suit tous, comme si on était au milieu de ce monde, comme l'ombre de Monk.
Le beau gosse souriant et manipulateur. Le frère renfrogné et jaloux. La femme jeune et jolie, douce et aimante. La vieille mère accablée de chagrin, pétrit d'égoïsme. Le jeune et zélé policier.
La "vieille fille" engagée, qui ne cherche ni à séduire ni à se marier. Qui a des choses à dire.
Des ambiances glauques, poisseuses, lourdes où le crime est partout, où les couteaux luisent dans la nuit.
Des atmosphères douces et sirupeuses, où le faux semblant règne, où la violence est contenue en permanence.
Un livre très divertissant. Qui colle bien avec une atmosphère d'histoire au coin du feu.