Paul, avocat parisien, revient dans sa maison d’enfance dans le Limousin, celle d’où il est parti 33 ans plus tôt en claquant la porte. Il ne reste plus que lui : son père, sa mère, sa grande sœur et son grand frère sont tous morts. Il redoute les souvenirs qu’il tente, autant qu’il peut, d’oublier en essayant de se reconstruire de ce passé si lourd. Que s’est-il passé dans cette maison ? Qu’est-ce qu’il cherche à tout prix à oublier ? Que va-t-il découvrir après si longtemps ?
Il s’agit d’un roman choral, où chaque narrateur nous raconte sa vision des choses, sur ce qu’il s’est passé dans cette maison La Boissonnière, tel qu’il l’a vécu dans les années 60 comme Huguette, la bonne, qui semble en savoir plus que tous les autres, Henri, le grand frère, Françoise, la sœur, et puis on suit aussi Paul de nos jours lorsqu’il revient dans cette maison. Pendant une bonne partie du roman, on effleure l’ambiance de la maison. Tout est pudique dans l’écriture, tout est dans la retenue. Il faut dire que Huguette ne fait que parler pour ne rien dire finalement, elle fait des allusions sans aller plus loin. Les enfants de leur côté nous racontent ce qu’ils ont vu et ressenti en tant qu’enfant, avec toute leur naïveté et leur ignorance du monde adulte et de leurs secrets. Je n’ai donc pu mettre bout à bout chaque révélation qui n’en paraissait pas en être de prime abord, au fur et à mesure que je tournais les pages et puis tout s’est enchaîné dans la deuxième partie. Les révélations m’ont surprises mais ont répondu à de nombreuses allusions de la première partie. Tout s’emboîte finalement : la tristesse, la révolte, les rares moments de liberté, de bonheur, et de frustrations. Le silence qui régnait dans cette maison continue même plus de 30 ans plus tard, mais c’est en retrouvant des lettres que Paul va finir par comprendre en partie son passé. Gros coup de cœur ! A lire !
Je remercie Netgalley et les éditions Julliard pour cette lecture.