Publié en 1967, Un homme qui dort est le troisième roman de Georges Perec et le premier de cet auteur que je lis. Le narrateur, un jeune homme de vingt-cinq ans qui se referme sur lui-même et qui, peu à peu, se laisse envahir par la torpeur et va faire l'expérience de l'indifférence absolue, s'y adresse à lui-même en se tutoyant.
Peu réceptif aux récits écrits à la deuxième personne du singulier, je me suis malgré tout laissé convaincre par les nombreux échos positifs entendus ou lus ici et là à l'endroit de ce roman. Mais ce style narratif n'est définitivement pas fait pour moi et il semblerait que j'y sois réellement allergique. Le problème, pour moi, avec ce genre de narration, c'est qu'elle m'exclut du récit et que jamais je ne parviens à me plonger dans l'histoire, à faire corps avec ce que narre l'auteur. Je me sens éconduit. Difficile alors pour moi d'apprécier le propos de l'auteur et, par conséquent, de le saisir. Surtout quand ce dernier est, comme ici, relativement philosophique – le récit peut être considéré comme une thèse sur l'ennui, la solitude et l'abandon de soi – et demandant donc une attention maximum.
Ce roman est sûrement un très bon roman, comme en témoigne sa note Sens Critique et tous les égards auxquels il a droit, mais ce n'est malheureusement pas un roman fait pour moi.