La verdad es un coño

Fraichement débarqué d'Argentine, Nicolás découvre Madrid et ses madrilènes quand les ennuis lui tombent dessus sans crier gare.

Voici, selon moi, tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans la lecture de ce polar qui ne paie pas de mine mais qui va vous tenir en haleine pendant les quelques heures que durera la lecture de celui-ci.

Si Haruki Murakami était né argentin et écrivait des polars noirs, "Un Jambon calibre 45" en serait très certainement le résultat. Comme l'auteur japonais Carlos Salem oscille entre réalité pure et quelques touches d'onirisme, un univers légèrement décalé.

Impossible ou presque de lâcher ce livre, le suspense est à couper au couteau et on tremble pour la peau du personnage principal tant il semble complètement perdu devant une quête quasiment impossible.
Une vraie course contre la montre dans la moiteur chaude de la capitale espagnole, le tout exacerbé par les rencontres charnelles du protagoniste principal.

Une écriture également très fluide et pleine d'humour, je me suis surpris plusieurs fois à sourire ou bien encore rire franchement devant certaines situations ou bons mots de l'auteur. "Un jambon..." est aussi un road movie aussi jouissif qu'innovant, surtout dans les relations entre les personnages. Difficile de ne pas s'attendrir devant la brute au cœur tendre qu'est Serrano et la touchante complicité qui s'installe entre lui et sa "proie".

Et pourtant, derrière cette légèreté se cachent d'autres thèmes plus introspectifs, et on retrouve au détour d'un chapitre un auteur qui m'a fait réfléchir sur plusieurs sujets: la fuite de soi ou du passé, la perte de repères, l'amour, le destin qui n'est pas le destin mais ce qu'on en fait, ...

Un roman à lire absolument cet été si ça n'est pas déjà fait.