Un jeu cruel par V_Berthier
Rapidement : l'idée de faire s'aimer deux monstres dans la prison géante qu'est l'espace avait de quoi allécher, surtout quand on connaît le talent de Silverberg en la matière (voir : L'homme dans le labyrinthe). Malheureusement l'exposition s'allonge sur des et des pages d'un livre qui n'en compte pas beaucoup. Et lorsque les relations ( qu'on attendait complexes ) qu'entretiennent les personnages arrivent enfin à décoller, et mettre en valeur les caractères, l'histoire s'achève.
Le principal antagoniste de l'histoire, Duncan Chalk, sorte de Méphistophélès obèse et voyeur, combine bien trop de puissances pour que de pauvres monstres dépressifs arrivent à le vaincre ; et pourtant, ils le font, mais sans panache, et sans émotions.
Fatalement, la fin paraît bâclée et déçoit par rapport à un début qui négociait notre patience en nous promettant beaucoup. Seuls quelques chapitres consacrés à nos deux phénomènes dépressifs arrivent réellement à nous émouvoir et rappeler que Silverberg est un maître.
"Un jeu cruel" a pourtant en lui le potentiel pour raconter une grande histoire, mais à cause de fautes de parcours et d'une écriture trop rapide, nous n'avons droit qu'à un livre éteint.