'avais découvert l'auteur américain Peter Cameron avec Année bissextile, un roman sympathique sur des relations amoureuses à la fin des années 80. De cet auteur, il me semble également avoir lu Week-end, qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, et Au beau milieu des choses, un recueuil de nouvelles dont j'avais brièvement parlé ici-même au début de l'année. De ces trois livres, j'avais gardé un souvenir agréable mais insuffisant pour placer Peter Cameron parmi mes auteurs préférés. Je le considérais jusque là comme un bon écrivain, capable de proposer des romans de qualité honnête mais qui n'avaient rien d'exceptionnel.

L'exceptionnel est finalement arrivé avec ce roman dont le titre, déjà, m'a tout de suite plu : Un jour cette douleur te servira. Le résumé, lui aussi, m'a fait espérer le meilleur de ce livre :

James Sveck, un New-Yorkais de dix-huit ans, ne se sent en phase ni avec son époque, ni avec son âge et refuse catégoriquement d'entrer à l'université. A l'en croire, seuls le chien et son exquise grande mère le comprennent et l'idée d'acheter une maison au beau milieu de nulle part pour y vivre avec ses livres lui semble la meilleure qui soit.

Sa mère, abonnée au divorce, son père, débordé d'importance et sa sœur, préoccupée par son amant, tentent de le raisonner. En vain. James est donc sommé de se rendre chez un psychiatre ; mais c'est dans la galerie d'art extrêmement contemporain tenue par sa mère que les tourments du jeune homme trouveront nom et résolution.

La double promesse, du titre et du résumé, est largement tenue. J'ai été pris aux tripes par ce roman, où il ne se passe finalement pas grand chose d'exceptionnel mais qui m'a profondément interpellé.

James, le narrateur, est un personnage unique et très touchant. Je m'y suis reconnu en partie, et j'y ai reconnu des proches, passés ou présents ; ceci explique sans doute en grande partie que ce roman m'ait touché à ce point. Tout au long du récit, du haut de ses dix-huit ans et avec un mélange de sagesse, de naïveté, de cynisme, et de désespoir, il nous entraîne dans ses pensées et nous livre ses réflexions sur le monde, sur la société, et sur ses difficultés à y trouver sa place.

Ce roman nous présente ainsi un personnage perdu et malheureux sans en comprendre la raison. C'est un adolescent qui ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie, et qui ne sait même plus s'il veut continuer à vivre. Ses rencontres avec le psychiatre, qui donnent lieu à de terribles duels verbaux, sont passionnantes mais ne livrent pas de secret phénoménal qui expliquerait le comportement de James.

Vous l'aurez compris, ce roman m'a beaucoup plu et risque de me marquer pendant un moment. Je crois que j'aurai plaisir à le relire dans quelques mois, pour voir si une deuxième lecture me fera le même effet.
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le 25 sept. 2010

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Zéro Janvier

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drôle et émouvant

Ne vous fiez pas au titre, mal choisi et rébarbatif à mon goût, ce livre est en fait très drôle. Le personnage de James est très attachant, sa vision du monde, de son entourage et ses répliques m'ont...

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