Un long été à Istanbul (en Turc Uzun sürmüs bir yaz, qui signifie simplement "Un long été" est un recueil de nouvelles assez court (207 pages) publié d'abord en turc et en Turquie par Nedim Gürsel (1951- ) en 1975, il a alors 24 ans. Il faut attendre 1980 pour que Gallimard le fasse traduire par Anne-Marie Toscan du Plantier et Zeynep Tolgay-Bozdemir et le publie. La traduction est revue par l'auteur lui-même qui parle et écrit également en français. C'est René Étiemble qui fut le professeur de Nedim Gürsel lors de ses études en France qui en écrit la préface.

5 textes composent ce recueil : Sous le pont, L'eau vive, Le pain perdu, La cour, Gruau Palace. N'ayant pas réussi à terminer La première femme, j'ai voulu donner une seconde chance à Nedim Gürsel. Il s'agit ici de plusieurs récits de jeunesse. Les textes sont tous datés : 69, 71, 73 ... et l'auteur était étudiant en poésie à l'époque de leur composition. Cela se voit, car les textes ressemblent plus à de longs textes poétiques en prose qu'à des nouvelles. Et c'est sans doute ce qui en fait leur qualité et leur défaut. Les amateurs de poésie apprécieront sans doute, mais les amateurs de nouvelles un peu moins. En effet, la plupart de ces textes consistent en de longues descriptions plus ou moins poétiques, plus ou moins métaphoriques. Description de tout ce qui se passe autour, tout ce que le personnage voit, mais sans qu'il ne se passe véritablement quelque chose. Ou alors, il se passe quelque chose, et il s'agit simplement de la "peinture" d'un événement précis, comme la mort de la grand-mère par exemple dans l'avant dernière nouvelle.

Et cela se voit aussi qu'il était jeune. Souvent, on a l'impression qu'il se regarde écrire et il essaie différents procédés dont beaucoup, notamment des répétitions ou des "coupures" sont particulièrement agaçants. C'est souvent ce qu'il se passe avec les auteurs qui publient trop tôt.

Malgré sa brièveté, il m'a été assez pénible de lire cet ouvrage, même si les derniers textes trouvent un peu plus grâce à mes yeux que les premiers, et il ne m'a pas réconcilié avec Gürsel et son style. J'ai largement préféré le recueil de nouvelles de Sait Faïk intitulé Un homme inutile. Gürsel, en effet, me rappelle à certains égards Pamuk, mais le Pamuk que je n'aime pas, abscons et obscur, celui du Livre noir ou de La vie nouvelle. Il se peut tout de même qu'un jour je décide de donner une dernière chance à Nedim Gürsel, car un spécialiste de Nazim Hikmet ne peut pas être complètement mauvais.

Hunkarbegendi
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Derniers livres lus et Les meilleurs livres turcs

Créée

le 27 juin 2024

Critique lue 12 fois

Hunkarbegendi

Écrit par

Critique lue 12 fois

Du même critique

La Mort de Louis XIV
Hunkarbegendi
3

La Mort du Spectateur

Ce film est d'un ennui ... mortel; À défaut de vraiment mourir vous risquez à coup sûr l'endormissement. Idéal pour tous ceux qui souffrent d'insomnie. Ou si vous voulez torturer quelqu'un. Un...

le 13 févr. 2019

6 j'aime

1

Guerre et Paix
Hunkarbegendi
8

Critique de Guerre et Paix par Hunkarbegendi

Une excellente adaptation du livre de Tolstoi, sans doute la meilleure à ma connaissance. À l'écriture on retrouve Andrew Davies, connu pour ses adaptations de romans classiques tels que Pride and...

le 18 févr. 2016

6 j'aime

Game of Thrones: The Last Watch
Hunkarbegendi
5

Critique de Game of Thrones: The Last Watch par Hunkarbegendi

Documentaire post-autopromotionnel assez superficiel et donc décevant sur la série Game of Thrones. Certes, on y suivra le point de vue assez intéressant d'un figurant, tout en restant toujours...

le 28 mai 2019

5 j'aime