Un Lundi parfum matcha, c’est douze chroniques japonaises entre Kyoto et Tokyo, de Janvier à Décembre, où l’autrice Michiko Aoyama s’est aussi arrangée pour que les personnages se croisent à des moments bien particuliers de leur existences.Ainsi le lecteur établit les relations des clients du café Matcha ( à la manière des pièces bien complémentaires d’un origami) où les clients boivent du thé uniquement le Lundi. Chaque nouvelle est aussi l’occasion de distiller un certain message sur la vie, la façon dont il est préférable de l’aborder pour simplement mieux l’apprécier. J’ai beaucoup aimé le rapport entre la nouvelle du mois de Janvier et celle de Décembre car le point de vue est revisité par les deux personnages, et que leur perception des choses a évolué en onze mois. Celle du mois de Juillet est savoureuse car le narrateur est un chat observant les humains de son quartier avec tendresse et circonspection. Enfin, Michiko Oyama parvient à bien décrire les difficultés des relations humaines ( une fois entre une petite fille et sa grand-mère, une autre entre un homme et sa petite-amie). En adoptant les différents points de vue de ses protagonistes, en refusant de prendre partie pour l’un ou pour l’autre, l’autrice prouve son intérêt pour la variété du genre humain et ses façons d’appréhender la vie. Écrit avec des mots simples, sans ostentation, Michiko Oyama nous donne l’envie de connaître un Japon pas si traditionnel ni si moderne où l’esprit peut triompher des bassesses et du chagrin bien dérisoires. Une lecture idéale pour contempler la beauté et la richesses de moments pas si anodins, pour saisir que la compréhension du monde est la source d’un équilibre intérieur satisfaisant.