Encore un chef d'oeuvre maîtrisé de bout en bout!

Un monde sans fin est la digne suite des Piliers de la Terre, saga historique médiévale palpitante.
Au début du livre, mon appréhension était grande, car il est toujours difficile de faire une suite à un chef d'oeuvre sans l'écorner un peu. C'est donc avec une excitation mêlée à une certaine crainte que j'ouvrai ce pavé de 1300 pages. Au début, j'ai tiqué sur la traduction et je ne savais pas vraiment où Ken Follett voulait nous emmener, car le roman met un peu de temps à se mettre en place. Mais au bout de 100 pages, l'histoire est devenue vraiment lumineuse, riche en rebondissements, en personnages saisissants, en intrigues riches et inventives. J'ai retrouvé avec plaisir tous les ingrédients qui m'avaient fait aimer les Piliers de la Terre : De l'aventure, des personnages qu'on adore détester, des scènes d'une atrocité crue (Ken Follett passe par toutes les perversions, entre l'évêque qui se tape le chanoine, la mère prieure qui se fait le bâtisseur, les scènes de flagellation publique, de viol etc...), des héros qui essaient de tracer leur route et se voient sans cesse stoppés par des gens manipulateurs et influents, de l'architecture médiévale (on apprend encore une fois énormément de choses!), un clergé partagé entre l'obscurantisme et la modernité, des scènes incroyables en dehors de Kingsbridge (la bataille de Crécy est décrite avec une grande maîtrise, on s'y croirait). Et en plus de cela, un contexte nouveau, avec la peste noire, véritable épée de Damoclès au-dessus de la population totalement ignorante de la façon dont se diffuse cette maladie (et qui permet à Ken Follett de se débarrasser habilement de certains personnages).
Un très bon moment de littérature!