Le roman de la lose absolue, celui où Bernard Minier se compromet au delà de toute rédemption.
Si l'on est contents du retour de Martin Servaz, cette joie est de courte durée car au fil des pages, c'est vite la débandade.
Rien, absolument rien ne fonctionne dans ce roman : Ni la trame mille fois vue et revue (le milieu du cinéma d'horreur underground), ni l'antagoniste d'un ridicule consommé (l'artiste, cinéaste fou qui cherche la pureté dans le trash) ni l'enquête d'une banalité affligeante qui viendra se clore avec des explications qui ne tromperont personne. Tout est dans l'excès, la surenchère, le m'as-tu-vu, qui ne ressemble en rien à Bernard Minier...
Et pour couronner le tout, ce twist de la 90ème minute, comme pour quémander l'approbation du lecteur, et qui finira par nous convaincre d'avoir perdu notre temps.
Un œil dans la nuit donne l'impression de lire l'imitation d'une imitation d'une parodie d'un Grangé qui aurait été écrit 20 ans plus tôt et qui confirme une chose : Mr Bernard Minier vaut bien plus que ça et si l'on a aimé ses romans jusqu'à La chasse, c'est justement parce qu'il avait sa propre voix et qu'il ne se fourvoyait pas dans la course débile aux ventes instiguée par les éditeurs.
Après un "Lucia" bancal et cet "œil dans la nuit" indigne, espérons que Mr Minier se ressaisisse promptement, pour le bonheur de ses fans.