Mark Twain est pour l'édification des masses
C' est un petit exercice d'imagination qui nous semble si banal, à nous lecteurs et cinéphile du XXI ème siècle.
Et pourtant ce roman a été écrit en 1889.
A l'époque d'une nouvelle ère, industrielle et faisant émerger un homme encore inconnu : le travailleur individualiste et libéré des chaînes des castes et de l'église.
Mark Twain en pamphlétaire chevronné nous campe avec sa truculence habituelle une situation tout à fait inédite: un bon coup sur la tête nous envoie un businessman américain (yankee de surcroît)...au VI ème siècle à la cour du roi Arthur.
Là où nous essayerions de nous adapter, nous fondre dans la masse, ce personnage sûr de lui, fanfaron et très ingénieux, y voit l'occasion inespéré de changer le cours de l'histoire européenne.
Pas pour son propre intérêt, non, pour celui des hommes de bonne volonté, ceux qui grâce à lui sauront se libérer des innombrables chaînes qui les attachent à leur roi, leur seigneur, le clergé, l' ignorance et leur lourd labeur.
Nous nous rendons vite compte que ce petit roman tourne très vite au pamphlet politique, à la critique sociétale du VI ème siècle et du ...XIX ème à la fois.
Quelle mise en abyme !
Malheureusement, notre héros tombe finalement dans le piège de tout libérateur: celui du "colonialisme".
Il faut noter que c'est Mark Twain qui a inventé le "truc " de l'éclipse, le personnage pour échapper au bûcher se souvient qu'une éclipse doit avoir lieu à ce moment là, son sort de nuit éternelle lui sauve la mise et lui donne un avantage certain sur son ennemi Merlin l'Enchanteur !
Et pour les fans de Sacré Graal des Monthy Python, voilà ce que l'on peut lire dans un roman de 1889 :
"Les fiers destriers: allez hop, remplacés par des vélos.
Blasons,écussons et oriflammes? Des espaces publicitaires pour des brosses à dents." !!!
Enfin, conseil de lecture de mon cher et tendre, commencez par la postface, la compréhension du texte n'en sera que plus sûre !