une âme soeur
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Le 20 mars 1995, le métro de Tokyo est la cible d’une attaque au gaz sarin. 13 personnes y perdront la vie, 6 000 autres seront blessées. Underground propose de revenir sur ces événements, en donnant la parole aux victimes.
Avant même d’aborder plus en détail le propos d’Underground il faut noter que cet ouvrage est radicalement différent du reste de l’œuvre de Murakami. Profondément ancré dans le réel, on oscille ici entre les témoignages des victimes d’une part, et un essai de l’auteur d’autre part. Cette critique concerne l’édition française, trop de différences la sépare de l’édition japonaise de 1997. Les témoignages des victimes ont été réduits de moitié dans la version française, quant aux témoignages d’anciens adeptes du culte à l’origine de l’attaque, les entretiens eurent lieu après la publication du livre dans sa première version et furent rapportés dans le magazine Bungei Shunju.
Underground, c’est la volonté de redonner la parole aux personnes concernées, aux grands oubliés de cet attentat. Le traitement médiatique n’offrait guère d’autres représentations que « nous » contre « eux ». Une surface si lisse que les victimes se sont retrouvées au dernier rang d’un drame qu’elles ont pourtant vécu en première ligne.
L’ouvrage possède un aspect systématique qui peut être assez lourd pour le lecteur, on sent (du moins c’est ce que j’ai ressenti) la lourdeur du protocole à l'œuvre. Dans chaque entretient retranscrit, Murakami essaye de s’effacer pour que la parole entendue et le point de vue adopté soit celui de l’interviewé. Pourtant, malgré cette volonté de l’auteur on sent sa présence au fil des pages. Les thèmes sont toujours abordés dans le même ordre. La forme en devient assez vite rigide.
Les interviews de proches des victimes ou encore de médecins en fonction le jour des attaques viennent casser la froideur qui peut résulter à la longue. Ils sont d’autant plus importants puisqu’ils permettent de mettre en exergue de nombreux thèmes annexes aux souffrances des victimes. Le temps de réaction assez long des autorités notamment.
En incluant dans cette version des témoignages d’anciens et actuels membres d’Aum Shintikyō (la secte à l’origine de l’attaque), l’auteur permet de pousser la réflexion plus loin. Il ne s’agit plus seulement de faire état de ce qu’il s’est passé, mais de comprendre comment on a pu en arriver là et d'éviter que de tels incidents se reproduisent. Pour beaucoup de japonais, une fois que les procès débutèrent l’affaire fut réglée. Il est cependant trop facile de rejeter l’entièreté de la faute sur Aum et ses adeptes. Bien sûr, ce sont eux les principaux coupables. Mais la société japonaise n’aurait-elle pas aussi joué son rôle dans l’existence d’un tel mouvement ? Murakami ne donne pas de réponses précises, il nous livre l’amorce d’une réflexion. C’est à nous, lecteurs, de tirer nos propres conclusions.
Créée
le 15 mars 2021
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