Après le Lait de l'oranger dans lequel Gisèle Halimi aborde ses jeunes années en Tunisie, son arrivée en France et ses débuts professionnels, Une embellie perdue nous offre une subtile analyse de son parcours politique, entre périodes d'espoirs euphoriques et amères déceptions.
Pilier de la lutte féministe en France, Gisèle Halimi est passionnante et nous livre, dans ses deux ouvrages autobiographiques, un portrait sans concession du monde politique à gauche dans la deuxième moitié du XXème siècle : la violence de la guerre d'Algérie, la montée de Mitterand au pouvoir, l'espoir qui a traversé la France à cette époque, puis ses désillusions au milieu d'une assemblée misogyne malgré tous les temps forts qui ont rythmé son mandat de députée.
Et surtout la Cause des Femmes, fil rouge de son engagement associatif et politique. Du droit à l'avortement à la lutte contre la monétisation du corps des femmes, en passant par leur place en politique, Gisèle Halimi n'a jamais rien lâché et n'a pas hésité à s'exposer, toute sa vie durant aux feux de ses adversaires politiques (et souvent à ceux de ses alliés).
Une vie de combats pour l'indépendance, la liberté des femmes et l'égalité qui gagne à être lue.
À quand Gisèle Halimi au Panthéon ?