Qu'il m'est difficile de trouver mes mots après une claque pareille. Là franchement difficile de ne pas faire une belle place à ce roman dans mon top 10, car je pense que je n'ai jamais lu un livre à une telle vitesse, j'ai vécu chaque page comme on se prend une vague en plein visage sans s'y attendre.
Telle fut la claque que j'ai peur d'y mettre mes mots dessus, de peur de mal exprimer mes émotions et surtout de ternir cette expérience.
Ce roman aux chapitres qui s'enchainent dans une rapidité frénétique et un coup de gueule contre toutes les choses qui vont mal dans notre société de consommation et il est indispensable de lire et surtout d'écrire sur ces sujets, et peut-être encore plus d'avoir le courage d'oser dire non à ces injustices. Un non ferme et définitif. Même symbolique, le non sera plus efficace que l'inaction.
La résignation est un suicide quotidien.
Un vrai coup de gueule contre une violence, des violences banalisées aujourd'hui, que ça se passe dans le pays voisin ou au pied de notre immeuble. Une violence légalisée parce qu'elle fait les profits des multinationales et des Etats "démocratiques".
Un livre qui dénonce la société de consommation, la culture du viol, le fascisme bien habillé et bien d'autres choses encore.
Mais un roman avec aussi beaucoup d'amour et d'espoir, d'espoir de vivre autrement dans un monde meilleur.
Le tout avec pour toile de fond la vie dans les squats des autonomes, les radicaux d'Etoile Noire Express, que l'on suivra dans leurs actions ou encore la dictature d'un pays qui empêche l'information de circuler et de ses citoyens qui trouvent toujours le subterfuge pour faire connaître la Vérité malgré tout.
Une lecture qui donne des bleus mais qui reste selon moi indispensable.
"Et cependant tout le monde veut respirer et personne ne
peut respirer et beaucoup disent « nous respirerons plus tard ».
Et la plupart ne meurent pas car ils sont déjà morts."
— Raoul Vaneigem