Par ce récit, je découvre dans un premier temps comme Riss est un excellent écrivain. Très, très rares sont ces livres que je peux lire pendant des heures sans m'en apercevoir ou faire de pauses, avec la volonté de lire encore et encore, sans même me rendre compte du temps qui passe et du nombre de pages lues. La qualité de son écriture permet cela : très efficace, qualitative, précise.
L'auteur ne parle pas uniquement de l'attentat du 7 janvier. Ce livre parle plus généralement de son rapport avec la mort : ses premières rencontres avec elle, ses découvertes, appréhensions, questionnements. Riss jongle entre les chapitres, évoquant parfois une de ces dites expériences, parfois l'attentat ayant visé Charlie Hebdo, ensuite un chapitre parlant de ses souvenirs avec une des victimes n'ayant pas survécu à l'attaque, puis l'après attentat... Son récit est passionnant, sans chercher le moins du monde à faire dans le sensationnel, dans l'extrêmement glauque ou angoissant. Il est factuel, connecté aux ressentis de son écrivain, qui nous transmet parfaitement les pensées décrites. Découvrir l'attentat en mot est bien entendu émouvant, mais il est également tout à fait nécessaire de pouvoir se rendre compte, comme un bonus pour nous, personnes extérieures à la gestion de ce drame, de ce qu'il est advenu les semaines suivant cette attaque : l'hospitalisation, le traumatisme, la prise de conscience, le retour au travail face à des personnes qui souhaitent tirer profit de la tragédie d'une façon ou d'une autre...
Une minute quarante-neuf seconde est un récit émouvant, captivant, qui, je pense, a parfaitement su viser juste. Tout un chacun devrait lire ce livre, qui est assez incroyable sur tous les plans.