Indispensable
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le 16 mai 2012
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Il y a des livres comme ça qui vous font douter de la race humaine, qui vous déstabilisent au point de vous demander ce qui différencie les humains des animaux, qui rend l'impensable affreusement réel.
Jean Hatzfeld a écrit plusieurs livres sur le génocide de 1994 au Rwanda, dans "une saison de machettes" il a choisi de retranscrire les paroles des tueurs, une retranscription intégrale, sans jugement, sans prise de position et c'est ce qui en rend la lecture difficile.
Je n'ai pas trouvé cette lecture difficile à cause de descriptions des meurtres trop précises mais à cause du manque d'émotion dont font preuves ces hommes face à leurs crimes, à force de lecture on a la curieuse impression de devenir soi même indifférent, insensible et soudain Jean Hatzfeld reprend la main comme pour nous remettre les pieds sur terre, nous recaler dans la réalité, nous empêcher de penser que c'est une fiction, parce que ces massacres sont bien réels, parce que ce génocide est réel au même titre que l'extermination des juifs ordonnée par Hitler.
Ces hommes font preuve d'insensiblilité comme si cela pouvait rendre leur crimes décents, ils disent qu'ils partaient tous les matins pour "couper" comme si il parlaient d'aller travailler dans une bananeraie, les tueries sont vites devenues coutumières, face aux meurtres l'habitude c'est installée et le soir ils buvaient pas pour oublier mais pour se récompenser d'un travail bien accomplie.
Certain déclarent que ce qui les empêchent de dormir ce ne sont pas les remords mais la prison en elle même, le manque de liberté et puis d'autres tentent d'oublier parce que ça serait tellement plus simple de tout effacer.
Et puis de temps en temps une lueur d'espoir un homme qui déclare
le remord veille à ne pas alléger ma mémoire
mais cette lueur est bien faible puisque rapidement un autre arrive à se trouver une excuse "divine"
vraiment le temps ne souhaitait plus qu'on se préoccupe de dieu et on l'a exaucé. Dans le fond, on savait que le Christ n'était pas de notre coté dans cette situation, mais puisqu'il ne disait rien par la bouche des prêtres, ça nous contentait.
Ce qui est certain c'est que ces entretiens font froids dans le dos, on doute de l'humain, les génocides se répetent inlassablement, que ce soit en France, en Allemagne, en Arménie, au Rwanda, ça ne sert jamais de leçon, on persécute, on tue, on massacre hommes, femmes, enfants, l'homme est il définitivement mauvais, est ce que la sauvagerie est enracinée en lui et remonte dès que l'occasion lui en est donnée ?
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Créée
le 19 avr. 2016
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