R.J. Ellory est un auteur anglais qu’il ne faut plus présenter. A l’époque, j’avais découvert sa plume et son style par l’excellent « Seul le silence ». Depuis lors, je suis ses sorties littéraires.
En plus, d’être un écrivain de talent, il est d’une disponibilité et d’une gentillesse en toute humilité. J’ai eu la chance de le rencontrer lors du dernier salon de l’Iris Noir de Bruxelles cette année. Il y présentait ce thriller : « Une saison pour les ombres » et c’était l’occasion de le retirer de ma pile à lire.
Ce roman noir saura en charmer plus d’un, tout comme je l’ai été. Avant toute histoire, c’est une ambiance, une atmosphère qui est finement travaillée par l’auteur. Le Nord-Est canadien est en quelque sorte un personnage à part entière. On y ressent le froid, le gel, les vents violents. Dans cette nature très hostile, le lecteur se sent immerger comme s’il y était. Jasperville, un coin totalement perdu du Canada, ne vit que par l’exploitation de sa mine de fer.
C’est dans cette bourgade fictive et perdue que la famille Deveraux était venue s’installer pour que le père puisse y trouver un travail. Au début des années septante, les corps affreusement mutilés de jeunes filles sont retrouvés mais la résolution de leurs morts n’a jamais été faite. En 2011, alors que l’aîné de la famille, Jack, avait quitté le grand Nord en 1984 et s’était installé à Montréal, un appel de police de Jasperville lui est donné au sujet de son petit frère, Calvis. En quête de rédemption, il comprend alors qu’il n’a pas d’autre choix que de retourner sur ces terres qui lui avaient déjà tant pris.
Alternant des chapitres du « présent » (2011) à ceux du passé, le lecteur s’immisce dans la vie de cette famille Deveraux et des drames qui l’ont frappée. Cette récurrence permet ainsi de narrer deux histoires de ce même foyer à quatre décennies d’intervalles. Petit à petit, on découvre plein de choses des tragédies qui ont touché la région hostile en lien avec les Deveraux.
Même si l’enquête policière n’est pas en soit le but premier du livre, elle prend petit à petit de l’ampleur et ne laisse pas le lecteur sur sa fin. Les personnages sont habilement posés et construits. L’auteur accorde une place importante à la psychologie de ses protagonistes, tout comme à l’ambiance environnante.
J’ai vraiment adoré retrouver l’ingéniosité de R.J. Ellory. Ce huis-clos est parfait pour la saison, je vous le conseille vivement !