Une si longue histoire par Lacryma
Le 5eme roman d'Andréa Levy reste dans la lignée des 4 autres. Elle aborde ici aussi ses origines, la Jamaique. Bien qu'étant née en Angleterre, elle se passionne vers ses 20 ans pour son histoire familiale, et n'as plus cessé d'écrire là dessus.
Ici, July raconte son histoire, bien qu'elle n'ose pas le dire directement. Nous suivons l'histoire de la vie de cette esclave métisse, née en Jamaïque dans les années 1820 dans une plantation de cannes à sucre, son quotidien, sa condition d'esclave puis de citoyenne libre.
Andréa Levy nous livre un roman historiquement fidèle, qui nous fait découvrir tous les aspects de la vie de cette société Jamaïcaine, en toute objectivité, autant du côté des esclaves, que de celui des maîtres.
Malheureusement, c'est peut-être cette même objectivité qui m'a empêché de me rapprocher des personnages du récit. J'ai ressenti une certaine distance, j'étais certes touchée par cette histoire, mais je n'ai pas eu d'approche intime avec les personnages.
La narratrice quant à elle, m'a au contraire beaucoup touchée.J'avais vraiment l'impression qu'elle s'adressait directement à moi, et j'ai éprouvé de la compassion pour cette femme qui malgré qu'elle soit libre, se sentait toujours un peu prisonnière et contrainte par son passé d'esclave.
Ce roman manque un peu de "force littéraire"; malgré les nombreux rebondissement, je n'ai pas été surprise, je n'ai pas eu de forte réaction...
Mais cette absence est compensée par l'originalité de la "mise en scène" du roman. On passe de la narratrice qui s'adresse à nous au récit même avec des intervention du fils de July. Le style d'écriture m'a également plu, s'accordant parfaitement avec l'époque abordée.
En définitive, ce roman est bon à lire historiquement, mais ne m'a pas bouleversée...