Utøya
7.4
Utøya

livre de Laurent Obertone ()

"Ils n'étaient pas innocents, ils étaient socialistes"

"Ils n'étaient pas innocents, ils étaient socialistes"
Cette phrase résume à elle seule la motivation d'Anders Behring Breivik à perpétrer le plus grand massacre en Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale.
L'auteur nous embarque dans la tête du tueur. On y découvre son histoire, sa vision du monde, sa psychologie, ses motivations, son modus operandi, et surtout sa foi inébranlable.


Les 120 premières pages décrivent avec une précision chirurgicale le parcours du tueur sur l'île, minute par minute, cadavre par cadavre, balle par balle, pensée par pensée.
Comment en est-il arrivé là?
Après le récit du carnage, nous plongeons dans les méandres intellectuels et les sentences brutales et intimes de l'assassin.


Il hait les marxistes. Il hait les travaillistes, le parti au pouvoir. Il hait les musulmans. Il hait tous ces "traîtres" qu'il considère comme responsable de l'invasion de l'Europe et de la disparition progressive de sa civilisation.
"Des têtes de perdants, gras et laids, qui bouffent chaque jour leur mal-être avec beaucoup de mayonnaise. Quand on a une gueule pareille, on ne peut s'afficher sans honte qu'à condition d'être marxiste."
“Les travaillistes font à peu près toutes les conneries qu’il est possible de faire avec un cerveau. Orgueil et bêtise leur laissent croire qu’ils peuvent imposer leur loi à celle des gènes [...]. La sélection naturelle ne peut le tolérer. je suis ici pour représenter ses intérêts."


Il vomit l'État providence.
“ La seule chose qu’adorent les marxistes, c’est l’égalité, c’est ce gigantesque État méprisable et tyrannique de bonté, cet ignoble ver luisant bouffi de bons sentiments, qui se goinfre de l'impôt des riches et des intelligents et qui chie des aides sur les pauvres et les cons, jusqu’à tuer les uns et crever les autres.”


Il abhorre le multiculturalisme et le vivre ensemble.
“On dissoudra notre culpabilité avec notre génome, dans une partouze interraciale génocidaire.”
“Le métissage n’est pas une addition, c’est une dilution.”
"Vivre ensemble, ça implique de mourir ensemble".
C'est ce qu'il va appliquer froidement.


L'auteur nous fait prendre conscience que Breivik n'est pas fou, il est saint d'esprit, il a agit en cohérence avec ses idées et suite à une très longue et minutieuse préparation. C'est un soldat.
"Deux morales coexistent. L'une et l'autre ne parlent pas le même langage. Le gouffre grandit. Le seul moyen de le combler, c'est de le remplir de cadavres."


Breivik est le produit des idéologies multiculturalistes qui ont métastasé l'Europe depuis des décennies. Son but est de ramener tout le monde à une réalité glaçante. "Une morale ne peut pas survivre quand elle va jusqu'à percuter la réalité."


Cet individu a créé un précédent, il a laissé un héritage, fracturé une illusion collective. Semé le doute dans l’inconscient collectif formaté, moralisé, intellectuellement corrompu.


Laurent Obertone, d’une plume raffinée et brutale, dans un langage fluide, décrit méticuleusement le syndrome du doute. Ce doute qui nous ronge, ce doute qui nous déséquilibre, ce doute que Breivik a semé partout.
Ce récit est froid, brutal, implacable, passionné. L’auteur se déleste du politiquement correct, de tous les filtres convenus par la pensée dominante et du moralement acceptable pour nous envoyer un parpaing de réalité en pleine figure.
Et la réalité est moche, inacceptable pour ceux qui vivent de fantasmagories.
Breivik a existé, il a tout détruit, massacré les illusions, semé le doute.
Pourquoi?
“Il nous faut un soulèvement. Il nous faut la foi, la haine et la barbarie. Utøya est un défi lancé à la raison.”

Chaud_The_Night
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le 27 août 2021

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