Vampires
7.7
Vampires

livre de Thierry Jonquet (2011)

Par Martin-Pierre Baudry

Un immigré roumain originaire de Timisoara découvre au fond d'un hangar à l'abandon sur le terrain vague d'une commune de la grande couronne parisienne (à un kilomètre au nord de Vaudricourt-lès-Essarts, pour ceux à qui ça cause), le cadavre d'un homme empalé sur un pieu de bois. De mémoire de roumain, quelque chose de bien. Un empalement digne de ce nom, c'est rare. Le supplice a été exécuté dans les règles de l'art. « L'extrémité a été taillée à dessein, limée bien arrondie, et de surcroît enrobée d'un capuchon de caoutchouc ! Des préservatifs ! ». La Loi de la gravité a fait le reste. Entre alors en scène un improbable duo d'enquêteurs, le substitut Valjean - un tel patronyme, ça vous façonne un destin plus surement que le certificat d'études - et Pluvinage, médecin légiste, également poète féru d'expressionnisme allemand à ses heures perdues (« Es wird nirgends so viel geschrien, Es wird nirgends Schmerzen und Leid, So ganz und gar nicht wie hier beachtet, Weil hier eben immer was schreit… »).

Autant dire qu'avec ces deux là, l'enquête ne risque pas d'avancer plus vite que la musique, pour finalement s'arrêter net, 180 pages plus tard, sur cette dernière phrase sibylline et rusée en forme de pied de nez au lecteur : « Un long travail commençait. Aussi routinier qu'incertain ». Drôle de fin. Et pour cause : Vampires est un polar à l'humour noir posthume laissé brutalement inachevé par la mort de son auteur survenue en août 2009. Thierry Jonquet avait alors 55 ans. Ce maître du roman noir laisse derrière lui de nombreux polars sociaux : Mygale, Moloch, Mon vieux, Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte... dont ce Vampires qui bien qu'inachevé vaut pourtant sacrément le détour. Oubliez le titre, qui colle finalement assez mal au contenu. La famille Radescu a beau être composée d'authentiques Vurdalaques, c'est pas franchement le genre bit-lit à Lugosi. L'intérêt est ailleurs. Les temps sont durs pour les vampires, qui vivent blottis au fond de la cinquième cour du numéro dix de la rue de Belleville, obligés de travailler pour survivre (gérant d'une cave de concerts « gothiques » par exemple), ils doivent payer des impôts comme tout le monde. C'est pas tous les jours facile-facile dans ce pays, même en se levant tôt (ou en se couchant tard, c'est selon) pour gagner plus... (...)

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Chro
10
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le 24 avr. 2014

Critique lue 245 fois

Chro

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Vampires
Jérémy_Bonin
10

Très bon roman bien qu inachevé

Tellement dommage que ce livre soit inachevé, c est le seul point négatif. Premier roman de Jonquet que je lis et du fait certainement pas le dernier. Un style très agréable à lire !

le 2 août 2015

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Chro
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Jérôme_Dhainaut
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