Kay doit témoigner au tribunal pour la défense car elle a été assignée suite à un mail envoyé au procureur concernant la possibilité d’un cadavre. Elle trouve que son lieu de travail ne correspond plus à ce qu’elle en attend. Personne ne respecte les règles. Cela l’énerve d’autant plus qu’elle a reçu une vidéo de ce qui semblerait une femme, une paléontologue éminemment émérite avec la photo d’une oreille coupée. Pourquoi ? Que lui veut-on ? Est-elle menacée ?
Kay doit aller récupérer le cadavre d’une femme qui a séjourné dans l’eau et qui est lestée d’un énorme poids. Elle doit faire attention car une tortue s’est prise dans les filets et elle ne doit pas la blesser et récupérer le cadavre en un seul morceau.
Kay a toujours été une femme malmenée par les avocats de la défense, par les juges, par certains enquêteurs et là, c’est vraiment la première fois que c’est aussi intense. On lui reproche, en grande partie, son métier et surtout qu’elle soit aussi instruite, qu’elle tente de ne rien laisser passer. Pour Kay, le boulot c’est pratiquement toute sa vie. Elle veut donner aux morts une chance de tout révéler pour qu’ils puissent enfin trouver la paix. Et le cadavre de cette femme repêchée en fait partie. Elle préfère commencer à trouver des réponses et se mettre en retard. Car un corps mort n’attend pas. Pour cela, Patricia Cornwell nous donne tous les détails nécessaires.
Avec Patricia Cornwell, tous les sujets sont maîtrisés de bout en bout, la médecine légale et ses dernières avancées, le profilage et les enquêtes du FBI, les lois aux Etats-Unis, notamment celle où l’accusé peut demander à être mis face à son accusateur, même si les mots écrits ne lui étaient pas forcément destinés. Il faut faire attention à qui on parle, comment on parle car tout peut être très vite détourné pour en faire profiter quelqu’un. Patricia Cornwell pointe les dangers des réseaux sociaux car on ne sait pas qui est la personne qui se trouve derrière un écran. Quand on est enquêteur, cela peut donner lieu à des situations où la mise en cause est vite faite, pareil pour tous ceux qui travaillent pour la justice. Il y a également la dénonciation du pouvoir de l’argent et des médias.
Dans Vent de glace, on retrouve tous les personnages récurrents comme Benton, Marino, Lucy. Cette dernière cache autant sa vie privée mais est très protectrice envers ceux qu’elle aime. Comme d’habitude, Kay ne préfère pas savoir comment elle obtient ses informations. Marino est égal à lui-même. Il semble revenir vers ses mauvais penchants. Mais c’est un personnage haut en couleur que j’aime beaucoup. Il est jaloux de Benton et des hommes qui gravitent autour de Kay. Benton reste cet homme froid mais aussi amoureux et foncièrement jaloux. Surtout qu’il se rend compte que Kay joue un peu avec le feu. Elle est dans une période de séduction. Elle se rend compte que les petits jeunes lui font de l’effet et inversement mais que eux cherchent avant tout à toucher la gloire de Kay, si je peux l’exprimer ainsi. Le couple formé par Benton et Kay est en danger. Arriveront-ils à faire front, à en discuter car l’un et l’autre sont complexes.
Patricia Cornwell a toujours cet art du détail et pour tout. Il vaut mieux pour expliquer les autopsies, les enquêtes, les tueurs. Mais l’art du détail se révèle également dans la description de Boston, de ses alentours.
Je ne me rue pratiquement plus sur les enquêtes menées par Kay Scarpetta, comme j’avais pu le faire auparavant. Pourquoi ? Car la plume de Patricia Cornwell est beaucoup moins incisive même si depuis deux ou trois opus c’est beaucoup mieux. Vent de glace ne déroge pas à la règle. C’est bien sans être franchement transcendant. Peut-on se fatiguer d’un auteur ? Vraisemblablement. Pourtant tous les ingrédients qui ont fait le succès de Patricia Cornwell sont là, des morts inexpliquées, des personnages hauts en couleur et toujours ceux qui font la trame de ses romans. Mais qu’est-ce qui cloche ? Des romans qui apportent peu ou pas le frisson comme c’était le cas auparavant. Ils sont beaucoup moins centrés sur les tueurs qui menacent Kay et tous ses proches. C’est une bonne petite enquête qui fait son effet mais sans plus. Elle me laisse un peu froide et je ne suis plus autant sur le qui-vive.
Et pour finir, retrouvons nous autour de la table de Kay qui a préparé un bon repas pour tous ceux qu’elle aime et qui font partie de sa famille.