Un huis-clos oppressant...
Difficile de ne pas penser à Saw (premier du nom) avec une telle intrigue de base et c'est vrai que l'on retrouve les ingrédients qui ont fait la force du film, un plan aussi machiavélique...
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le 7 nov. 2011
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Mon avis : Dès les premières pages, Franck Thilliez nous plonge dans son ouvrage, puisque nous assistons au réveil de Jonathan Touvier, un cinquantenaire, qui a manifestement été drogué puis conduit dans cet endroit où le froid et l’obscurité règnent en maîtres. Il ne tarde pas à découvrir qu’il n’est pas seul dans cet enfer. Il y a tout d’abord un jeune homme d’origine arabe d’une vingtaine d’années se prénommant Farid dont les mouvements sont limités, car il est attaché par le pied. Il y a également une autre personne qui semble avoir sensiblement le même âge que Jonathan, Michel, qui a une sorte de masque sur le visage. Ce dernier contient un explosif qui se déclenchera s’il s’éloigne de ses deux comparses. Enfin, il y a Pok, le chien de notre alpiniste. Leurs vivres étant relativement limitées (deux oranges, pas d’eau, mais seulement la glace qui les entoure pour se désaltérer, deux paires de gants, deux sacs de couchage, une tente, une lampe à acétylène…) Pour avoir fait de nombreuses randonnées en montagne et escaladé divers sommets, Jonathan sait que c’est bien trop peu et que leurs jours sont comptés. Par ailleurs, un mot indique que parmi eux se trouvent « un voleur », « un menteur », et « un tueur », et ils ont une arme à leur disposition. Que signifie tout cela ?
Au fur et à mesure que l’intrigue progresse, Jonathan Touvier, notre narrateur, va devenir une sorte de meneur pour ces trois hommes. Son expérience d’alpiniste fait de lui la personne idéale pour cela, et il sait quels sont les gestes à adopter pour espérer survivre le plus longtemps possible dans cet endroit. Mais Jonathan est avant tout un individu rongé par le remords, puisque Max, son meilleur ami, est décédé dans un accident d’escalade. Son épouse, Françoise, souffre d’une grave maladie et ses jours sont comptés. Nous allons donc prendre part à ses inquiétudes et interrogations. Par ailleurs, la personne qui a les a menés à cet endroit a laissé à l’attention de chacun une photo, et celle destinée à Jonathan n’est autre que celle de Claire, sa fille. Ce malade a-t-il pour projet de lui faire du mal ? Et qui sont ces deux hommes, Michel et Farid ? Pourquoi se retrouve-t-il précisément avec eux ? Entre méfiance et alliance bien nécessaire, il va falloir faire des choix… des choix pour espérer sortir de là… si espoir il y a !
Avec Vertige, Franck Thilliez nous plonge dans un huis clos psychologique de haut vol. En effet, grâce à son écriture, il parvient à nous faire ressentir de l’empathie pour les personnages, mais également à nous méfier de tous. On ne peut s’empêcher d’avoir peur pour eux, pour leurs souffrances et les tortures qu’ils endurent, comme devoir gratter la glace pour espérer avoir un peu d’eau, puis y déposer quelques gouttes d’orange pour avoir l’illusion de manger quelque chose. Les chapitres courts donnent beaucoup de rythme au récit, qui, alors qu’il se déroule dans une caverne, dans la montagne, mettant uniquement en scène trois personnages et un chien, ne souffre d’aucun temps mort. Certains passages pourraient heurter les plus sensibles, mais ils sont là pour servir le propos : ici, pas de violence gratuite, qu’elle soit physique ou psychologique. Vertige est le premier roman que je lis de Franck Thilliez, mais assurément pas le dernier !
À recommander : À tous les amateurs de thrillers, mais pour un public averti.
Une citation : « Personne ne sait où vous trouver, sauf moi, mais je ne pense pas vous être d’un secours quelconque, là où je suis. Et croyez-moi, on ne vous retrouvera jamais. Comprenez bien que vous allez tous mourir. Le tout est de savoir combien de temps vous tiendrez. Et pourquoi. » (p.26)
Ma chronique : https://loasislivresque.com/2016/11/14/vertige-franck-thilliez/
Créée
le 14 nov. 2016
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