Victime 2117 de Jussi Adler Olsen, présentation
Joan songe à se suicider. Il n’a pas réussi sa vie. Il n’est plus rien et n’a plus rien. Il pensait être un très bon journaliste mais il n’arrive pas à vendre ses papiers.
Il va boire un café et sort car n’arrive pas à payer. Sur cette plage, une journaliste et son caméraman. Des chiffres s’affichent et augmentent. Ce sont ceux des victimes, des migrants qui s’échouent sur les plages. Joan pense qu’il a un scoop. Il va raconter l’histoire de cette femme morte. Mais sur place, la réalité dépasse la fiction. Cette femme a été assasinée.
Avis de Victime 2117 de Jussi Adler Olsen
Tout commence avec Joan, un journaliste espagnol, qui a un passé assez difficile et qui n’a jamais réussi à percer. Il pense au suicide. Mais sur une plage de Catalogne, il voit des chiffres et un reportage, celui des victimes, des réfugiés qui ont traversé la Méditerranée. Il vole de l’argent à son ancienne petite amie et se rend à Chypre, au bout de la plage où l’ont peut voir la victime 2117, une femme âgée qui ne semble pas aussi démunie que les autres. Mais sur cette plage, il y a également deux femmes et un homme qui attirent son attention.
Au Danemark, il y a ce jeune homme, Alexander, enfermé dans sa chambre. Il passe son temps à jouer. Il éprouve de la haine contre ses parents et le monde entier. Avec cette victime 2117, il décide d’atteindre ce score à son jeu et de sortir pour se venger de ces humains qui ne pensent qu’à eux. Mais entre temps, il appelle la police et notamment Gordon du Département V.
Ensuite, c’est Assad qui rend visite à Rose, sa collègue qui subi un très grand et grave traumatisme. Rose a beaucoup changé. Chez elle, Assad se retrouve au-dessus d’une photo d’un journal où apparaissent deux femmes. Et c’est la plongée dans le passé, un passé horrible.
Huitième enquête du Departement V. Je suis sûre en avoir lu une, peut-être deux et je m’étais dit, il faut que je me fasse toute la série. Ce dernier roman rejoint mon premier sentiment. Il est vrai qu’il peut se lire indépendamment des autres, mais pour moi, quand il y a une série, il faut que je connaisse tous les tenants et aboutissants. Car il s’est passé quelque chose de grave pour Rose et cela doit être le roman précédent. Donc, oui, je vais m’acheter tous les romans et me faire toutes les enquêtes au fur et à mesure.
Le compte à rebours commence pour les uns et les autres, jusqu’au jour final. D’ailleurs, l’auteur consacre des chapitres aux uns et aux autres, ces personnages qui vivent des situations à l’instant présent. Qui va prendre le pas l’un sur l’autre, entre Assad et son tortionnaire ? Car Assad a tout avoué à ses collègues. Il n’est pas l’homme qui que tout le monde pensait. Il a un passé de militaire et pire que ça. Assad a souffert et il souffre encore et toujours. Il sait qu’il peut mourir mais cette mort n’est rien pour lui. Il n’a pas assez souffert face aux sévices subis par celles qu’il aime le plus au monde.
Terrorisme, migrants, étude psychologique des personnages, de leurs douleurs, de leurs détresses, des sévices endurés, de la vengeance qui peut obnubiler une personne, ce roman est vraiment très riche. Toujours aussi bien construit avec ses phrases et situations percutantes. Malgré le passé d’Assad, révélé, le quatuor est toujours aussi soudé. Ils s’inquiètent les uns pour les autres. Leurs caractères sont différents mais ils se complètent tous humainement et professionnnellement. Et ils veulent sauver Assad, leur partenaire et ami.
Les expériences vécues par Joan qui cherche le scoop pour devenir le journaliste qu’il pense être ou encore Alexander, un jeune homme qui a subi une emprise psychologique de la part de son père, sont des éléments incontournables de ce roman. Pareil ici aussi, une brillante étude psychologique de la part de l’auteur d’un homme aux prises avec des terroristes ou d’un jeune homme qui a décidé de se venger parce qu’il a souffert, énormément souffert et qui veut surtout, dans son esprit, venger cette femme morte parce que personne ne s’occupe du sort des migrants.
Humain, profondément humain. De l’humanité tout le long du livre dont on sort grandi mais aussi bouleversé.