Attention, le roman ne date pas de 2000 comme indiqué sur sa fiche, mais de 1993 ! Eugenides y pose les bases de son talent et dépeint à merveille l'ambiance douce et un peu étriquée d'un quartier de banlieue américaine dans les années 1970. Les soeurs Lisbon concentrent toute l'attention des narrateurs fascinés du récit. Ce sont des filles étranges, toujours collées les unes aux autres et enlisées dans une vie de famille oppressante. La cause de leur suicide (dès le début, la fin est annoncée) est la grande absente de ce roman pesant mais très réussi ; le lecteur ne peut que supposer à partir de ce qu'il apprend, rien ne lui est clairement expliqué. C'est là qu'est tout le charme de l'histoire pour moi : tout est dans l'atmosphère, que l'auteur modèle à sa guise tout en parlant avec beaucoup de finesse de l'adolescence et de la féminité (de l'époque, en tout cas).
"Nous ressentions la sensation d’être en prison qu’éprouve toute fille, comment cela rendait l’esprit actif et rêveur, et comment on finissait par savoir quelles couleurs allaient ensemble."
J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman, comme d'ailleurs toute l'oeuvre de Jeffrey d'Eugenides dont j'aime énormément le style et la capacité à poser un contexte, une ambiance tout en détails. A lire !!
J'en dis encore plus ici, sur le roman ET le film de Coppola : http://bouquinivore.over-blog.com/2019/07/virgin-suicides.html