La rabbine Delphine Horvilleur, dont l'une des attributions est d'accompagner la famille et les amis à l'occasion d'un décès, témoigne ici de son expérience et de ses réflexions sur le thème de la mort.
Elle le fait évidemment à travers le prisme de la religion et de la philosophie juive. De mouvance clairement libérale, elle s'exprime avec érudition, clareté, bienveillance et une dose non négligeable d'esprit piquant. Les quelques blagues juives qui jalonnent le livre témoignent du recul salvateur d'une référente de Dieu sur terre vis-à-vis de la pratique de la religion et de Dieu lui-même.
C'est ça qui m'a le plus frappé : l'ouverture d'esprit et l'absence de prosélytisme. Ici, point de vérités assenées ni de vie éternelle à coup sûr, comme on l'entend très souvent, mais, à la place, l'humilité de dire qu'on ne sait pas ce qu'il y a après et l'idée que les femmes et les hommes du passé ouvrent le chemin des générations futures. J'ai particulièrement aimé le récit allégorique de Moïse, l'homme qui finit par accepter de mourir avant d'avoir vu la terre promise pour permettre à son peuple d'y entrer et donc de le sauver.
L'ouvrage a beau comporter des références constantes à la religion juive, il parle à tout un chacun en abordant le destin de personnages connus, et donc familiers, et d'autres inconnus auxquels ont peut s'identifier. Humaniste, tolérant et universel ... le genre de livre qui réconcilie avec Dieu et la religion.