Voir du pays par Angélita
Aurore est à l’armée. Elle est partie en Afghanistan et après six mois, elle rentre en France.
Pendant 3 jours, elle va passer quelque temps à Chypre pour un débriefing.
C’est l’occasion pour elle de s’interroger sur sa vie, sur son amitié avec Marine qui est partie avec elle, sur ce qui s’est passé dans l’armée pendant tout ce temps, et sur ce qu’elle va faire de sa vie après.
Troisième roman lu dans le cadre du Prix Littéraire de la FNAC. C’étaient les secondes épreuves non corrigées. Je l’ai trouvé moins bien que les précédents romans lus. J’ai moins adhéré à l’histoire.
Pourtant, il y a matière à dire sur ces soldats français qui partent faire la guerre en Afghanistan, pour sécuriser un pays, une population. Ils doivent, bien entendu, obéir aux ordres. Ordres qui peuvent avoir de très fâcheuses conséquences avec de graves blessures ou la mort de soldats. Hommes ou femmes, ils vont vivre l’indicible, l’impossible. Tuer pour survivre, pour ne pas se faire attaquer. La guerre anéantit un homme ou une femme. Selon ce qu’il vit, il n’a pas la même interprétation car il a vu quelque chose de différent. Cela peut rompre une amitié. Un sas de décompression est donc mis en place pour ce retour à la vie civile.
Quelle est la place des femmes dans l’armée qui partent au combat. Tant qu’elles n’y ont pas participé, elles ne sont pas très acceptées. Mais comme partout, il y a des hommes qui sont bons et d’autres mauvais. On s’en rend compte lors de leur séjour à Chypre où elles vont être abusées par des collègues. Les femmes dans l’armée doivent agir comme les hommes pour se fondre dans la messe, rire aux blagues grasses, montrer de l’indifférence, s’endurcir.
La guerre est toujours dans leurs têtes. Et le retour à la vie civile ne va pas se faire sans heurts. Difficile de ne pas sursauter, difficile de ne pas rêver, difficile de retrouver son chez soi et sa famille qui ne peuvent pas comprendre. Et il y a toujours ces images de guerre.
Dans ce roman, l’auteur nous raconte la vie d’Aurore et de Marine, qui se connaissent depuis la plus tendre enfance. Aurore a suivi Marine après qu’elle se soit engagée dans l’armée. Marine, parce qu’elle n’avait que ça à faire, fille de soldat, et surtout elle a vu mourir son petit ami (l’histoire narrée est poignante). Elle traîne ce passé comme un boulet. Et la guerre ne va rien faire pour arranger. Marine n’est plus la même.
L’auteur décrit comment Aurore a été blessée. On a la sensation d’être avec elle, de souffrir comme elle.
Il faudra un drame pour qu’Aurore et Marine retrouvent cette amitié perdue. Mais est-ce vraiment le cas ? La fin du roman le laisse sous-entendre. Mais au lecteur de l’interpréter.
Je ne mets qu’un 14/20 à ce roman. Ce n’est pas qu’il ne soit pas bien écrit et même si j’ai adhéré à l’histoire, je trouve que c’est tout de même un peu fouillis. Les retours dans le passé ne me déstabilisent pas tant que ça, mais je trouve qu’il y a un peu trop de choses, trop de détails sur les personnages. Je trouve qu’il y a un élément de trop ou des éléments pas assez racontés. Je ne suis pas arrivée à m’attacher à un personnage en particulier et c’est bien dommage.
Ma critique est toute personnelle. Elle n’engage que moi. Elle m’a permis toutefois de comprendre ce qui peut se passer dans l’armée française et du retour de ses soldats, de leur mort pour certains. Car on en sait plus sur ceux les soldats US que sur nos propres soldats. Et à leur retour, que vont-ils faire s’ils ne veulent plus rester dans l’armée ? Il faudrait un autre roman pour le savoir.