J'ai lu "Voyage au Bout de la nuit".

Je me souviens de ce prof de français qui nous l'avais présenté, comme ça en cours au lycée, comme s'il voulait nous défier, nous défier de nous aussi entreprendre le voyage. 

Mais plus qu'un voyage, j'ai l'impression que Céline nous décrit plutôt une fuite. Bardamu qui fuit sa vie de jeune parisien pour la première guerre mondiale, qui ensuite essaie de fuir la guerre, puis la France,  puis l'Afrique, puis l'Amérique. Il n'arrête jamais de fuir ce personnage. Comme quelqu'un qui ne sera pas se décider pour son film netflix du soir, qui n'arrêterait jamais de chercher avec le fantasme en tête qu'il y a toujours mieux, je crois en réalité qu'il fuit les humains Bardamu. C'est marrant à la fin de voir que se sont les gens qui s'enfuient de lui en quelque sorte, je pense à Baryton et à Robinson. 

Robinson d'ailleurs, il l'a rencontré à la guerre, quelle description de l'auteur, viscérale dégueulasse, horrible. On apprend à la détester cette guerre à la façon dont il la présente. Ce livre c'est aussi un voyage au bout des conneries humaines, de leur égoïsme, celui de la famille Henrouille et de Robinson près au bassesses les plus immorales pour se débarrasser d'une mère. De Bardamu qui fuit ses responsabilités, qui cocufie son meilleur ami, le seul à vrai dire. 

Ce que je décris ce n'est que la partie immergée de l'iceberg, comme vous le savez si vous aussi vous avez lu livre, Céline nous plonge dans un quotidien sans espoir, sans lumière, sans bonheur..  A part celui du sexe, à croire que c'est le seul pour Bardamu. Un monde qui envoie crever sa jeunesse, un monde ou les enfants meurent de maladie ou les familles s'autodétruisent pour du pognon et où on se fait buter  par la seule personne qui vous aime. C'est là où la virée à Toulouse est un vent de fraicheur une vrai éclaircie dans ce voyage même si évidement elle se finit mal. On a presque pitié pour Robinson à la fin du livre, ça c'est une réussite quand on sait ce qu'il a fait le Robinson.  

Mon avis définitif ? 

Une franchise insultante, des descriptions crasseuses, une obsession presque malsaine, un vrai voyage au bout de la nuit aussi bien dans le fond que dans la forme, en résumé une grosse claque dans la gueule surtout avec la dernière partie  qui vous laisse là comme un con sur le canapé en train de vous demander si l'espoir dégoutait tant Cécile que ça pour le maltraiter de cette façon, merci et pas merci Céline. Ce livre m'a chamboulé un peu. Un peu à la manière de Berserk et même si les œuvres de Louis-Ferdinand et de Kentaro non pas du tout les mêmes bases, imaginaires et styles, j'ai l'impression qu'elle dise quand même un peu la même chose de nous, con d'humain qu'on est, mais je ne sais pas exactement quoi. Hop hop allez on sourit, je vous voit à faire la gueule !


1Dlaiker
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 janv. 2023

Critique lue 9 fois

1Dlaiker

Écrit par

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Voyage au bout de la nuit

Voyage au bout de la nuit
Vincent-Ruozzi
10

Le pessimisme sublimé

Voyage au bout de la nuit, le premier roman de Louis-Ferdinand Céline, n’est pas une œuvre ordinaire. D’une part pour la qualité du récit et d’écriture. D’autre part pour les convictions et...

le 9 avr. 2015

99 j'aime

13

Voyage au bout de la nuit
-IgoR-
10

Illustre inconnu

J’ai rencontré Céline par un hasard des plus fortuits. Comme ça. Un beau matin pas plus gris qu’un autre. Un jour comme y’en a pleins. Pourtant on se connaissait déjà tous deux, sans le savoir...

le 17 nov. 2014

87 j'aime

21

Du même critique

Death Stranding
1Dlaiker
10

On ne comprend rien pendant 90% du jeu et une claque dans la gueule à la fin !

Je suis simplement sur le cul, le jeu m'a pris avec son concept un peu gentillet, un peu évident, mais il faut bien dire que l'attachement que l'équipe que Kojima a réussi à faire naitre entre le...

le 15 nov. 2023

Les Trois Mousquetaires
1Dlaiker
8

Du panache !

Du Panache voilà ce que Dumas à réussi à donner à ses personnages. Plus que les suivre en France et en Angleterre, ce que j'ai aimé avec ces quatre mousquetaires c'est leur propension à la bonne...

le 7 sept. 2023

La Métamorphose
1Dlaiker
7

Inutilité interdite

Un récit qui de par un synopsis simple mais une gestion grave, sérieuse et intéressante des conséquences nous offre une lecture qui n'est certes pas proprement agréable mais qui nous questionne à...

le 12 août 2023