Au point de vue contexte, le lecteur emprunte les pas de Bardamu,double littéraire de Céline, de la fin de la première guerre mondiale, puis en plein colonialisme pour se terminer à Rancy,ville de banlieue parisienne. C'est le voyage physique de cet être, qui au delà de dénoncer les postures de ses contemporains, est lui-même parfois goujat avec les femmes,opportuniste pour gagner son pain. En tant que narrateur, Bardamu stigmatise aussi plus ses semblables qu'il juge faibles, suiveurs et pas trés fins pour la plupart. Où qu'il aille (l'Afrique,New-York ou la banlieue), Bardamu est vraiment désespéré quant aux gens qu'il rencontre et la manière de trouver sa place. C'est vraiment la grande force de ce roman où le lecteur devine le médecin (profession de Céline) mais aussi la vraie lassitude intérieure de l'écrivain. Jusqu'à la première moitié, le livre se lit plutôt bien mais l'accumulation de galères, de déceptions (via le personnage de Robinson pour lequel Bardamu est une sorte de bouée de sauvetage tout au long de l'histoire) finit par éprouver le lecteur qui ne voit plus lui même la fin de ce voyage au bout de la nuit. Reste une écriture de bonne facture, une finesse psychologique certaine chez Céline mais aussi un goût pour l'argot et la gouaille,façade attachante de Bardamu/Céline. Je ne regrette pas d'avoir découvert ce classique de la littérature du vingtième siècle mais doute de réitérer une autre lecture de Céline prochainement.

Specliseur
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le 12 avr. 2015

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