Voyage vers les étoiles par Nina in the rain

Là, tout de suite, je suis colère. Ce bouquin est sorti en 2006 et je n'en avais absolument jamais entendu parler. Jamais. Vous trouvez ça normal, vous? Un roman génial sort et on en entend pas parler? Ça commence à me peser sérieusement, à tel point que je ne prépare plus mes commandes à partir des magazines, fussent-ils professionnels, mais à partir des bons de commande des fournisseurs. Sur les sites? Les titres les plus connus. Dans les journaux? Les têtes d'affiche. Sur les tables? La grosse cavalerie. Et il faut arriver dans de petites librairies qui assument un côté littéraire, ou demander à un(e) bon(ne) libraire de fouiller sa mémoire pour exhumer ça de derrière une pile. Et encore, dans la SEULE librairie de France qui a ce livre en fonds, parce que l'une des libraires se souvient l'avoir adoré à l'époque! J'en ai marre des têtes d'affiches, de la grosse cavalerie et des titres les plus connus. Je veux moins d'Abécassis et plus de Christopher.



Parce que ce roman, mes amis, c'est un chef d'œuvre. Un truc énorme, et pas que par la pagination (ouais, ouais, 666 pages et demie, la clâsse). Deux personnages principaux, un qui a les chapitres pairs, l'autre les chapitres impairs. Une tante et son neveu. Le gamin, Loren, est orphelin. Il a été recueilli par un couple qui est mort dans un accident de voiture, puis par la mère de sa mère adoptive qui décède un peu plus tard de vieillesse. Le voilà recueilli par sa tante adoptive, qui n'a que vingt ans. Comme elle est sympa, elle l'emmène dans un planétarium le jour de ses dix ans, où il se fait enlever par un homme qui se révèle être son oncle biologique. Et on part dans une histoire extraordinaire, chacun de son côté, un roman superbe qui parle d'amour, bien sûr, mais surtout de perte, de manque, de recherche et de force de caractère. L'oncle est riche à millions et vit dans un hôtel où il invite les scientifiques et les chercheurs du monde entier. On en apprend beaucoup sur les araignées, l'Atlantide, l'astronomie, les langues mortes... Quant à la tante, elle s'engage dans l'armée comme infirmière. On est en pleine guerre du Vietnam.



Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde dans ce roman fleuve, long et passionnant. Les histoires s'entremêlent et s'éloignent, les personnages arrivent et s'en vont, ils sont tous fouillés, tous intéressants, on pourrait écrire un roman sur chacun d'entre eux et franchement je le lirais.



Bon, soyons clairs : lisez ce roman. Si jamais j'ai une quelconque influence sur vous, lisez-le. Lisez-le, parlez-en, offrez-le, franchement, il le mérite.