Alors oui, il s'agit de zombies. Mais attention, il s'agit d'une histoire de zombies qui s'attache à récolter toutes les images de la culture "zombie" comme on aime les voir dans les films de séries B.
Les clichés se succèdent, plus énormes les uns que les autres : nous voilà pendant la nuit d'Halloween, dans une petite ville de province des Etats Unis, la fête foraine assure le coté festif, lumineux qui attire à la fois les spectateurs et ceux qui vont les croquer.
Les personnages sont du même tonneau dégoulinant : le maire est un salaud corrompu, lâche et égocentrique, la vieille du fond des bois, exclue mais finalement sympathique, le beau et musclé quaterback essaie de conclure avec la plus belle blondasse du lycée qui est évidemment pompom girl, la jeune adulescente brune qui vient de la grande ville avec ses tourments et ses différences difficiles à porter rencontrera fatalement le jeune homme pas tout à fait beau qui manque de confiance en lui ... Au passage je vous laisse deviner qui de la blonde ou de la brune mourra en premier !
Et bien sûr, des zombies qui subitement décident de se lever pour aller manger les vivants, les victimes devenant irrémédiablement les monstres bourreaux qu'il faut détruire.
Eh bien, malgré tous ces éléments qui pourraient donner au livre la lourdeur d'un plat de spaghetti bolognaise (viande, oignons et sauce tomate à volonté), l'auteur parvient à faire couler de la fraicheur par petites touches d'humour (ajouter des feuilles de persil ou de basilic). La lecture devient fluide, plaisante. Bien loin d'une terreur lancinante, nous suivons avec délectation les aventures de chaque personnage en se demandant l'oeil brillant et le sourire un poil vicieux quand il va enfin se faire dévorer ou se transformer en mort-vivant lui-même, au grand désespoir de son enfant adoré qui devra lui faire sauter la tête pour sauver son âme damnée.
La question de savoir qui va s'en tirer, comment, et pourquoi ces satanés zombies ont-ils choisi de se relever ici et maintenant devient secondaire, l'auteur ne la négligeant pas tout de même.
Au final, ce qui est paradoxal, c'est que pour aller jusqu'au bout de la démarche "cliché", le déroulement des actions se devine quelques lignes avant leur conclusion, et c'est finalement ce qui rend ce livre rassurant, attirant comme un bon vieux film de série B dont on se délecte bien au chaud sous la couette ou dans le canapé soyeux, loin des zombies menaçants.