William Conrad
Fiche technique
Résumé : Comme beaucoup d'écrivains, Pierre Boulle a construit son œuvre à partir d'une expérience personnelle : la jungle et la guerre, au travers desquelles il a vécu dix années d'aventures passionnantes ou rebutantes (1936-1946). La plupart de ses Romans héroïques (et... sarcastiques) datent des années cinquante, où sa carrière littéraire prend un départ foudroyant : les paradoxes de la colonisation (Le Sacrilège malais, 1951), l'aventure humaine de l'espionnage et de la trahison (William Conrad, 1950, L'Epreuve des hommes blancs, 1955), la grande misère des Occidentaux sous la domination japonaise (Le Pont de la rivière Kwaï, 1952), tels sont les principaux thèmes sur lesquels il greffe son regard impitoyable et amer. Les puissants restent voués à la stupidité, les malheureux ont une chance de se conduire en héros... ou d'affronter - le rictus aux lèvres et la gorge serrée - les abîmes de l'absurdité où ils croyaient vivre. Il y a des cas où le plus sage est encore de mourir héroïquement. Le message sera le même, vingt ans après, dans Les Oreilles de jungle (1972), où le Vietnam écrasé par l'Amérique ne peut opposer que l'intelligence à la force.Dans cette Iliade des Terres Extrêmes, où les Troyens assiégés seront paradoxalement vainqueurs, il y avait matière à bien des romans, mais aussi à une autobiographie : Aux sources de la rivière Kwaï (1966).