Yvonne, princesse de Bourgogne, condense d'une manière exemplaire l'humour très particulier de Gombrowicz; humour noir, certainement, qui permet de catégoriser cette pièce comme " Théâtre de la cruauté". On y retrouve l'obsession de Gombrowicz pour le problème de la Forme et de la représentation. Yvonne, pâte molle individuelle et non construite, est incapable de jouer le jeu et devient de ce fait cible idéale de toutes les moqueries; mais elle est aussi le miroir qui par son inertie, renvoie à la facticité des comportements de tout son entourage, celle qui dévoile les mensonges des pseudo-personnalités que chacun cherche à afficher. Pour écrire sa pièce, Gombrowicz avait clairement en tête le Hamlet de Shakespeare dont il fait ici une étonnante parodie où le tragique rejoint la bouffonnerie contemporaine.