Malgré des boutades régulières et bien trouvées d'OrelSan, on voit bien que c'est le titre le plus triste de l'album notamment par le "J'dirai plus jamais à une fille que je l'aime".
C'est l'histoire d'une (demie) paternité forcée car "Elle a pris des mauvaises habitudes, comme de pas prévenir ses petits amis quand elle arête la pilule". Voler un enfant ainsi n'est pas anodin pour OrelSan ou quiconque se trouverait dans sa situation malgré les réguliers traits d'esprit qui sont placés.
Cette histoire est celle d'une rupture déchirante qui le mène au bord du suicide même s'il le dit avec subtilité. Après cet épisode qu'on peut imaginer très douloureux, et après le moral d'OrelSan remis, l'ex maudite revient comme une fleur pour demander de recoller les morceaux, du travail et d'accueillir l'enfant à naître (qui on le rappelle a été fait dans le dos des deux demi-papas), rien que ça. Forcément OrelSan refuse car il n'a plus confiance même si il était "prêt à le faire" et ça peut se comprendre.
Il fait référence assez récemment à cet épisode de sa vie dans Basique quand il dit "Faut pas faire un enfant avec une personne que tu connais pas bien" preuve que cette expérience l'a marqué.
Pour ce qui est de celles qui voient de la misogynie dans cette musique (En même temps qu'est-ce qui ne l'est plus ?), je dirai seulement que je vois un homme extérioriser sa haine qui est un sentiment humain tout en étant bien plus respectueux que ce qu'on pourrait espérer de quelqu'un dans cette même situation. Je vois un homme qui donne des conseils à un enfant qui est peut-être le sien avant même qu'il naisse pour essayer tout de même de faire en sorte qu'il ne fasse pas les mêmes erreurs que lui. Je vois un homme qui se repent ("C'est à moitié ma faute") honnêtement et qui perd toute confiance en lui/l'amour/la gente féminine à cause d'une raclure opportuniste qu'est son ex. Ce que je vois moi c'est un désespoir amoureux et paternel qui va le hanter toute sa vie qu'il ose quand même prendre à la légère. C'est dire l'humour dont il est doté et de l'art introspectif qu'il peut exprimer. Rien que pour cet effort surhumain et pour les dommages sentimentaux qu'il exprime ("J'dirai plus jamais à une fille que je l'aime") donc en guise de consolation collective il mérite une bonne note. Sans oublier son style si particulier et l'instru qui va toujours bien grâce à Skread.
Une bonne musique qui devrait résonner en chacun de nous.

TanguyTT9
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Créée

le 17 juin 2020

Critique lue 85 fois

TanguyTT9

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