Le jour où j'ai écouté Karen Finley, j'étais pas prêt. Et je ne le suis toujours pas après vingt écoutes. On ne l'est jamais avec Karen Finley. Commencer la chanson/slam par :
You don't own me, bastard
You fucking asshole
You wanna suck my pussy?
Well let me suck your dick
vous êtes d'emblée plongé dans le grand bain. Et la suite c'est le grand plongeon. Un déferlement d'insanités pendant 5 minutes. Je rappelle qu'on est en 1986, une décennie saupoudrée de synthétiseurs à tout-va, mais également dans une ambiance punkoïde où tout, ou presque, est possible. De dire, de faire, d'être et de déclamer des textes sans limite. Et justement ici on est dans le "sans limite". Ecouter "Tales of Taboo" et mourir. Oreilles sensibles, passez votre chemin. Mais pour les joueurs, les vrais aventuriers du sale, allez donc poser vos esgourdes sur cette pièce (unique ?) qui défie les lois de la gravité de l'entendement, des mœurs, de la décence et du bon goût.
A titre purement perso je suis partagé entre des textes bruts qui allient la provocation, la révolte, les insultes et une musique qui se marie parfaitement aux propos. Et c'est toute l'atmosphère du morceau qui navigue dans cet espèce de prisme SM via les sonorités synthé/industrielles.
Pour résumer, "Tales of Taboo", c'est le malaise du début à la fin.