Soyons francs : ce quatre titres est en réalité un deux. Deux chef d’œuvres, un en entrée, un en dessert, et deux petites pauses de moins de deux minutes chacune entre les deux pour nous permettre d'apprécier d'avantage ces deux pièces maîtresses.
Wicker Man Song, la première donc, est la réinterprétation et réarrangement d'une chanson folk quasi-traditionnelle par son écriture, Willow's Song, parue en 73 dans le film The Wicker Man, et c'est Rose McDowall qui, sur cette nouvelle version par Nature and Organisation, pose sa voix. Original ? Non. Mais cette interprétation - très proche de l'originale - est menée avec un talent fou.
Après les deux petites interludes violoneuses, Blood of Solitude I et II, nous voilà enfin à ce que je considère comme l'une des meilleures composition post-indus / neofolk de son époque, et dont l'EP tire son titre : A Dozen Winters of Loneliness. Comme chez, par exemple, Sol Invictus et son titre Europa Calling, un sample de voix ouvre et tournera en boucle pendant les onze minutes et quinze secondes que dure le morceau : "Loneliness, Loneliness, Loneliness, Loneliness" (... ad libitum ?), puis la guitare arrive et fait son office neofolkeuse, classique certes, mais magnifiée par le reste des instruments qui viendront se greffer au fur et à mesure sur celle-ci : synthé, guitare, basse, cloches tubulaires, et voix diverses (masculine et féminine, "Douze hivers de la solitude, et douze étés contre le monde") pour arriver à une extase totale neofolk comme seul le genre sait en produire. Logique. La deuxième partie, ou fin, du morceau se construit par la voix, le sample, encore, et un maelstrom sonique à la batterie, un sorte d'improvisation free music à la batterie, guitare saturée, pour terminer sur un sample de musique country et... Loneliness, Loneliness, Loneliness, Loneliness, Loneliness, Loneliness, Loneliness, Loneliness...