L'amertume

Le titre fait écho à 1 dispute, une énième dispute entre les 2 leaders des Libertines. Mais Barat n'en veut pas assez alors à son vieux pote Doherty, qu'il poursuivra quand même plus tard en justice pour l'avoir volé... avant de le retrouver et retirer sa plainte. Toujours 1 histoire de fric. Pour l'heure, son ire se tourne vers ses producteurs qu'il taxe de vampires. Pourtant toute la longue première strophe semble bien emplie d'amertume, face à cette dispute qui consacre leur rupture. Prenant lentement conscience du manque de celui qui le complète par sa déraison il écrit:
"The world seems out of touch now
I don't get out so much
I don't feel the same
In these bones anymore
My heels are all worn down
My loyalties are torn
I'm finding different paths now
I never saw before
And it hurts less every day"
De cette amertume, de cette tristesse et de cette colère détournée vers les producteurs accusés d'être trop gourmands, trop intéressés par l'argent, ressort surtout l'amertume de Barat qui constate les conséquences de ses propres travers. Des larmes coulent dans les premiers couplets, qui me semblent féconder la chanson. Ultérieurement, je crois, les Libertines vont pouvoir se retrouver parce que les deux amis vont pouvoir accepter leur part d'ombre qui n'est qu'un miroir. Car dans un miroir, quand on y pense, on voit son moi inversé. On pourrait penser au ressentiment d'un Lennon face au départ de MC Cartney, chassé par Yoko Ono, car les paroles, voilées, à plusieurs reprises semblent un reproche, mais ici il y a un voile, les "blood thirsty bastards" figurant les producteurs, comme Barat, très concernés par l'argent. peut être étaient ils trop importants. Mais tout de même, je crois qu'il ne sont qu'un paravent pour Barat, lui même très concerné par l'argent. on sent poindre le "only thing you did was Yesterday" le reproche direct de Lennon. Cela dit les confrontations font parfois le sens. Ici la musique est belle et nostalgique, comme le constat de la perte d'un être cher, une part de soi.