D'un «Je» jusqu'au fait de société

Voilà déjà 11ans que ce morceau est sorti. C'est par hasard que je me suis surpise à l'écouter à nouveau.
À mon plus grand étonnement ce morceau, à postériori, m'a énormément touché. Keny Arkana est reconnue au travers l'expression de sa «colère», de sa «désobéissance» et ce titre en est, encore une fois, le reflet.

Ce titre est touchant car il soulève, il dénonce, une réalité à laquelle nous n'avons pas forcément accès et dont nous ne parlons pas assez (car malgré ces 11 années le sujet est toujours d'actualité). Cette réalité c'est celle de ces jeunes placés dans des centres suite à un «diagnostique» de «caractériel», «d'hyperactif», etc. Comment canaliser cette colère? Au moyen de calmant bien-sûr! Au moyen de mise en garde : «mauvaises graines, on ne te changera pas... alors soigne toi!».
Bref, rien que le titre de cette chanson renforce l'idée que certains de ces établissements accentuent cette colère qui est pourtant le «mal» à combattre : «eh connard, j'ai pas besoin d'être soignée ou étiquetée, j'ai besoin d'être comprise! Tu le comprends ?». Ce titre dénonce que des bases, dès la base, bancales peuvent s'effondrer au sortir de ces établissements.

Keny Arkana sert de passerelle lorsqu'on ne vient pas de ces quartiers. Elle nous emmène là où il faut être pour comprendre son vécu. Et, selon moi, sur ce morceau particulièrement.

Enfin, «la culture rap» a trop souvent du mal à se faire reconnaître, à se faire entendre et à remonter au cœur des débats sociétaux. Ce sont pourtant des réalités qui ne sont pas limitées à ceux qui les portent dans leurs écrits...

Si il n'y a pas de sots metiers, il n'y a pas non plus de sottes musiques ;)