Une musique en apparence stupide qui cache bien du sens

J'ai fait un commentaire de texte pour tous ces imbéciles qui n'ont pas pris le temps de comprendre le profond message de la chanson.

Le voici :

"Francky Vincent un chanteur et compositeur de zouk français né le 18 avril 1956. Il est à l’origine de plusieurs chansons cultes, comme « Ma cousine », « Tu veux mon zizi » ou encore « Alice ça glisse ». Toutes ces chansons ont un thème commun : l’amour ; son tube « Fruit de la passion » en est le parfait exemple. Dans cette chanson de 4 minutes, Francky fait l’éloge d’une femme, Marie-Chantal, et finalement de l’amour. Comment cette chanson de zouk déguise-t-elle une ode à l’amour ? Nous allons donc voir dans un premier temps comment le chanteur se laisse envouter par la passion, puis dans un second temps nous allons tenter de comprendre le point de vue de Francky sur le désir et l’amour.


Commençons par identifier les protagonistes. Nous avons Francky, le chanteur, qui parle dans les couplets, et qui est apostrophé dans les refrains (« vas-y francky »). Celui-ci semble s’adresser à une femme, encore apostrophée par le chœur (« (marie-chantal) »), par le biais de ce qui semble être du discours direct : il utilise le pronom personnel « tu » à plusieurs reprises, il utilise aussi « chérie » qui montre son affection. Toutefois, malgré les questions qu’il pose à Marie-Chantal (« pourquoi tu joues la femme fatale ? »), il ne s’agit pas réellement de discours direct car on ne constate aucun guillemet ou tiret. En effet, Marie-Chantal répond à Francky via les parenthèses (de « j’aime quand tu touches » jusqu’à « ah ! »). De plus, le prénom « Marie-Chantal » possède une signification : « Marie » est l’anagramme d’« aimer », et « Chantal » possède le même radical que « chanter ». Il veut ainsi chanter l’amour. Ainsi, Francky dialogue de façon imaginaire avec la femme aimée : celle-ci parait ainsi comme l’objet de ses rêves, et permet ainsi de présenter la scène dans une figure d’hypotypose.

En effet, cette scène décrite correspond à la quasi-totalité de la chanson. Francky nous décrit ses ébats amoureux avec Marie-Chantal. Il commence par poser la cadre spatio-temporel de l’action, celle-ci se déroulant un lundi matin, sept heures, et probablement dans la maison du couple. La situation permet alors de comprendre que nos deux protagonistes sont dans un cadre intime, propice aux rapports amoureux. On devine en effet une thématique du sexe grâce au champ lexical du sexe (« fesse », « sexe », « ami » qui est aussi connoté sexuellement), du corps (« hanches », « mains », « seins », « fesse », « bras ») et finalement de l’amour (« amoureuse », « sentimentale », « passion », « sentiments », « amant »). Ce rapport est décrit de manière méliorative grâce aux adjectifs qualificatifs « heureux », « super », « fabuleux » : Francky est dans un état de jouissance absolue. Les sensations sont aussi utilisées pour montrer toute la beauté de la scène : le toucher, avec « caresser », « touche », le gout, avec « dessert » et « fruit ». Ainsi, Francky nous dépeint une scène agréable, heureuse, mais surtout torride.

Pour finir, Francky n’est évidemment pas le seul à ressentir cet amour, Marie-Chantal est également actrice de l’action car elle le sujet de plusieurs verbes d’action : « tu m’embrasses », « tu me donnes », « tu cesses ». Elle a même droit à des répliques dans le dialogue, notamment les deux exclamations « ah ! » et une phrase exclamative. Ainsi, ces points d’exclamations montrent qu’elle est également sujette au plaisir. Les personnages sont liés par un même sentiment. Ce lien est également mis en valeur par le parallélisme de construction « tu veux faire mal élevée » et « il est heureux, bien élevé » : le féminin et le masculin s’allie pour ne former qu’un.

Ainsi, le chanteur nous propose une scène aux allures torrides et envoûtantes, mais qui permet en fait l’union de deux êtres, aussi bien physiquement que spirituellement. Mais derrière cette hypotypose se cache un réflexion sur le sens de l’amour, et une critique du désir.

En premier lieu, Francky nous fait part d’une vision très méliorative du sentiment passionnel, qui ressort dans toute sa complexité. En effet, l’amour semble être pour lieu sujet à de nombreux doutes : pour le comprendre, nous allons suivre les étapes de l’amour telles qu’elles nous sont décrites dans la chanson. Tout d’abord, Francky fait face à sa routine habituelle mais un évènement vient interrompre cette routine : « tu veux pas te lever » fait référence au début de l’histoire d’amour, connotant le lendemain de soirée. Francky est mis face aux doutes et incertitudes, il se pose des questions : « Pourquoi tu joues la femme fatale ? ». On comprend qu’il reste distant vis-à-vis de l’amour avec l’adverbe « presque » dans « presque nu ». Puis il va se « laisser aller » : Francky nous décrit une sorte d’ascension, qui commence avec « coincé », continue avec « abandonne », puis « transporte » et se termine avec « élevé ». A la manière de Baudelaire dans Elévation, le chanteur nous décrit l’amour comme une quête et une délivrance, presque divine. En effet, le refrain est interprété par des femmes dans une sorte d’écho. Celles-ci disent « vas-y Francky, c’est bon » : elles appellent Francky à les rejoindre dans leur monde fait de pureté et de lumière, d’amour. D’abord sur l’injonction, elles rassurent Francky avec la figure de répétition « bon bon bon » : elles guident le chanteur et l’aident à faire les bons choix. De ce fait, l’amour apparaît comme un sentiment divin et beau.

Toutefois, Monsieur Vincent nous met en garde sur ses dangers : même si l’amour est envoûtant, il ne faut pas se laisser tromper par son désir. Ces mensonges sont clairement exprimés par « les tocards qui n’ont pas assuré » faisant référence aux mauvais amants ayant trompé Marie-Chantal. Il montre leur aspect péjoratif avec le terme très vulgaire « tocard », mais aussi grâce à la négation. Francky lui-même semble la tromper, car il utilise « tu vas oublier ». Il veut aussi exprimer la difficulté du sentiment amoureux. Le chanteur et la femme aimée sont issus de milieux sociaux différents, car il utilise des termes familiers, et elle s’appelle Marie-Chantal, prénom vieilli souvent utilisé par des personnes au statut sociaux élevés : ainsi, Francky nous met en garde sur l’incompatibilité des amants. On ajoutera que ce rapport sexuel se fait presque dans la violence : « à pleines mains », « je me gêne pas », la rudesse est marquée par « tu cesses » qui évoque une action brusque. Finalement, l’homme devient presque animal avec l’animalisation « ton étalon ». De ce fait, Francky nous met en garde sur les tromperies et la violence du désir.

Pour terminer, Francky a glissé plusieurs morales dans son chef d’œuvre. En premier lieu, il nous explique que le regard des autres n’a aucune importance, et que seul celui de son ou sa partenaire compte. Il nous incite en effet à oublier « les tocards ». La phrase complexe « Il y a pas que la fesse dans la vie, il y a le sexe aussi », avec les deux propositions en parallélisme, explique avec les deux noms « fesse » et « sexe », introduits par des articles définis (rendant la chose universelle), qu’il ne faut pas se limiter à une seule chose (ici, une partie du corps étant la fesse), mais qu’il faut aller vers l’inconnu et le renouveau (le sexe étant un sujet bien plus vaste et complexe que la fesse). Francky nous met face à un vrai message d’émancipation individuelle, mais aussi d’émancipation de la femme. Elle est en effet sujet de plusieurs verbes à la voix active, elle exprime ses émotions et ses pensées via le discours direct. Il place même la femme sur un piédestal, car il la considère comme le « fruit de la passion », le résultat du sentiment le plus beau chez l’humain. Francky apparait ainsi comme un artiste engagé et moralisateur.

En guise de conclusion, on peut dire que le génie poétique de Francky Vincent apporte une vision intéressante sur le monde amoureux, du fait de sa simplicité et sa complexité, sa douceur et sa rudesse. A travers un rapport sexuel, il parvient à nous faire ressentir tous les sentiments qui régissent son cœur, tout en nous faisant réfléchir sur la condition individuelle mais aussi la condition féminine. On terminera par dire que le fait de se laisser aller, sans se soucier des autres, peut se retrouver dans la chanson « Ma cousine », où Francky nous fait part de ses relations avec sa cousine, en n'omettant bien sûr pas de nous expliquer qu’« il n’y a pas mal à se faire du bien »."

J'imagine que tous ceux qui ont pris la peine de lire ce commentaire sont maintenant des hommes meilleurs. A vous qui avez enfin atteint la sagesse,

Merci

Francky-je-taime
10

Créée

le 17 oct. 2022

Critique lue 22 fois

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