La musique possède cette magie d'exacerber constamment notre humeur, qu'elle soit joyeuse ou triste. Au dela de son pouvoir, distillant un message, eveillant un souvenir, affolant l'imagination, elle est aussi parfois un plaisir egoiste - on y entends, comprends ou decele toujours quelquechose propre a chacun; le phénomène d'´identification y est puissant.
Ainsi, je ne décèle jamais la même chose les années passant; le temps s'écoule et modifie tout- surtout notre perception des choses.
Pourtant, ici, c'est une amie, jeune mère au coeur brisée en milles morceaux qui me l'a fait découvrir il y a bientot deux ans; au dela du clip , toujours original comme à l'habitude de gotye, et plus sombre que d'habitude, j'y vois toujours un avertissement, une vérité universelle, les zilions de coeur brisés trop lucides et meurtris pour foncer dans le mur a nouveau (comme si bien dit dans "all your gold", de bat for lashes)
J'y vois les chagrins causés, les désillusions, toutes ces histoires vouées à l'échec, et pourtant cette obstination, cette obsession, a réessayer, a tenter de réparer, a créer de nouveaux souvenirs, douloureux ou bienfaiteurs; j'y vois des hommes et des femmes blessées, qui boitent, les yeux bouffis, comme des papillons attirés par la lumière, la même qui les brûlera.
J'y vois la nature humaine, qui malgré les gifles qu'elle reçoit,tente toujours d'oublier, de fermer les yeux, de faire comme si rien ne s'était passé; j'y vois son acharnement, mais aussi son cycle - son début, et donc sa fin.
"C'est une étrange prétention des hommes de vouloir que l'amour conduise quelquepart."