Holland, 1945 par Amarillowve
Outre son instrumentation survoltée et distordue à souhait, outre cette trompette aux accents de légèreté, outre les paroles porteuses d'espoir bien qu'à propos du décès d'Anne Frank et de sa soeur aînée, outre cette construction apparaissant de prime un bord comme un refrain qui ne s'arrêtera jamais évoluant tel un électron libre en symbiose avec la musique, outre cet Arlequin communiste représenté sur la pochette du single, cette chanson possède une atmosphère magique, des élans d'espérance, de bonheur et de mélancolie portés par la voix rugissante et Beatlesque de Jeff Mangum, dans laquelle aucune chanson ne m'avait porté auparavant.
Pourtant admiratif de la langue française et la parlant quotidiennement non sans une certaine fierté, cette chanson est aussi pour moi une ode à la langue anglaise, plus harmonieuse et mélodieuse que jamais, en dépit de son interprétation par un américain (généralement bien loin derrière les anglais en matière de swag vocal), assemblant des mots tous plus agréables à l'oreille les uns que les autres, à l'image de l'avant-dernier couplet :
"And now we ride the circus wheel
With your dark brother wrapped in white
Says it was good to be alive
But now he rides a comet's flame
And won't be coming back again
The Earth looks better from a star
That's right above from where you are
He didn't mean to make you cry
With sparks that ring and bullets fly
On empty rings around your heart
The world just screams and falls apart"
Magique.