La résurgence dans la décadence

Elephant and castle, un squat répugnant au sein de l'ère victorienne, enfin l'un de ses vestiges. L'immeuble a connu la gloire et les décadence successives de l'empire britannique, redevenu une simple île repliée sur ses convenances. Les musiciens sont encore embrumés de leurs excès de la veille, et sans doute de l'avant veille. On n'est pas dans un monde raisonnable. Ils se shootent alors à la musique des autres non pour se réveiller mais perpétuer le rêve, non, l'instinct émoussé par l'alcool. Car ils ont le rêve sûr, et le quotidien incertain.si leur corps s'en ressent c'est pour leur permettre de rester clairs, clairs dans leur esprit un peu trop noir, sans doute d'une sensibilité exacerbée. Ils sont désespérément à la recherche du vrai, prompts à défier la bienséance qu'ils trouvent hypocrite qu'elle qu'elle soit, chrétienne, parisienne (londonienne), de droite ou de gauche. Ils dénoncent l'injustice et l'inhumanité, surtout en Angleterre où la pauvreté reste, dans le sentiment public, un mal nécessaire. En 2016 le groupe versé dans l'héroïne, the cold turkey, dirait Lennon. Sans en sortir véritablement, il sort ce titre presque psychédélique pourtant fortement teinté punk. Et c'est le renouveau, l'album marche très bien. Je n'aime pas tout, j'ai pourtant beaucoup d'indulgence pour ces hippies perdus dans la vague punk avec retard, j'ai de l'indulgence car cette sensibilité n'est plus si fréquente enfin, elle n'est pas vécue, et qu'au fond ils rappellent, comme une petite flamme qui s'éteint, notre idéal perdu de fraternité.