Grand-père tu sais, j’ai peur,
Les nuits sont compliquées pour moi depuis un moment tu sais, surtout depuis son départ.
Parce qu'elle était la, à côté, que j'entendais sa respiration.
Que la dernière fois que ma main s'est posée sur elle, ça ne battait plus.
C'est bête n'est-ce pas, mais ça me rassurait la nuit, et puis ça faisait quinze ans,
Alors j'ai besoin de m'endormir, en ayant eu ces moments avant, pas que pour ça, bien sûr, mais voilà,
Peut-être qu'un jour, ça ira mieux pour ça aussi,
Mais à chaque réveil, j'ai peur,
Quand le matin je prends mon téléphone en main et que je regarde les messages. Toujours la peur d’y voir un énième message me disant que tu n’es pas bien, aux urgences ou que sais-je.
Tu sais j’ai peur, parce que ces derniers mois c’était régulier, que le temps passe, l’âge aussi. Alors oui ça ne veut rien dire l’âge, je pourrais bien partir avant. Combien de personnes partent jeunes pour X raisons. Mais la pensée est là, mine de rien.
Tu sais, égoïstement, je préfèrerai partir avant, ne pas te voir partir. Bien sûr que ça fera souffrir certaines personnes, et je n’en ai pas envie non plus. Mais tu n’as pas le droit de la rejoindre avant moi, c’est elle et moi. Et si c’est le cas, malheureusement, veillez l’un sur l’autre.
Parce que moi, je ne suis pas prête à vivre une autre perte. Et la tienne, pour m’en remettre, si c’est possible d’ailleurs..
Tu sais, je ne sais pas gérer ces trucs là, le deuil, la perte, l'abandon,
J'aimerais pourtant, et pouvoir aider les autres sur ça, mais je ne sais pas faire,
J'aimerais aider les personnes qui me sont chères sur ça, en l'occurence, une,
Mais comment faire si je n'y arrive déjà pas avec le mien,
Tu sais, je m’inquiète tous les jours, même si je ne le dis pas ou ne le montre pas forcément, Encore plus maintenant, parce que ça n’aiderait personne de toute façon,
Et je le sais, que tu t’inquiètes des fois, que tu sens des choses, alors je fais au mieux,
Parce que non tout ne va pas très fort, et son départ n’arrange rien,
Tu sais la vie est compliquée, ce sentiment de tourner en rond et de n’avancer nulle part,
Ne pas évoluer, partir, trouver quelque chose où je me sentirai bien,
Si tu n’avais pas vendu tu vois.. mais avec des si, on refait le monde,
Et combien de fois je le refais dans ma tête,
Tu ne sais pas tout de cette vie, et je n’y tiens pas, peut-être un jour, mais pourquoi faire ?
Je n’ai pas envie de te décevoir, de te rendre triste, en colère ou t’inquiéter de certains choix,
Je sais que tu voudrais que je sois heureuse mais voilà, c’est comme ça pour le moment,
Tu sais il y a des soirs où j’ai le cœur lourd, les larmes qui montent.
Des soirs comme ce soir où des choses me font de la peine, blessent, où je n’en accepte pas,
Et au moment où j’écris, la boule s’illumine seule.
Un signe tu crois, là-haut ? Je ne sais pas.
Mais si tu savais comme elle me manque, comme j’enrage, je culpabilise,
Comme j’ai besoin de communiquer avec, mais impossible.
Tu sais comme c’est dur, de ne pas avoir la possibilité d’en avoir un autre.
Même si personne ne la remplacera.
Elle fait du bien, mais c’est différent.
Je ne dis rien de tout ça, parce que tu sais qu’on a jamais été du genre à parler, personne. Alors j’écris, toujours.
Promis un jour je serai heureuse, j’espère, et j’espère surtout que tu seras encore présent pour le voir.