Un classique oublié du rap 2000

Dans un album qui doit probablement être le plus iconique de son auteur, un morceau est peut-être passé en dehors de la postérité. Banlieusards fut un raz de marée, la collaboration avec Aznavour pour clôturer l'album est splendide, Pleure en silence a passé le temps avec son côté solennel...

Mais parmi les morceaux très bien écrits de l'album et très bien produits, il y a l'Impasse. Avec Béné, fils de Demon One (y a pas que dans la variété qu'il y a du piston), confrontation entre un ancien repenti de quartier qui veut aider les jeunes (Kery James, quoi) et le jeune immature qui rêve d'argent, qui finira par être refroidi à la découverte de la spirale infernale du banditisme. Au-delà de la leçon de delivery et de storytelling qu'on nous sert, j'adore l'efficacité du Béné, qui, même s'il s'occupe uniquement du refrain, offre beaucoup de profondeur à son propos. En quelques lignes, il arrive minutieusement à recracher tous les propos que pourraient offrir un rappeur bling-bling, gangsta de l'époque (Rohff). C'est une subtilité que je retrouve peu souvent chez Kery James, lui qui a tendance à tenir la posture du grand orateur du rap, donc ça fait beaucoup de bien à entendre.