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Oui, je sais qu'Orelsan dit que le narrateur de "Suicide social" est un personnage. Mais un personnage peut dire des choses qu'un auteur pense, l'un n'empêche pas l'autre, et c'est clairement le cas en l'occurrence quand on compare certains propos avec d'autres chansons à lui.
Personnage ou pas, je pense la même chose. Les artistes engagés nous cassent les couilles : ils ont rarement le niveau pour donner un avis intéressant et la chanson n'est pas une bonne forme pour dire des trucs intelligents parce qu'on ne peut rien étayer en 5 minutes.
Il y a pas mal de chansons que j'aime bien d'Orelsan, et lui-même m'est sympathique. Mais plus les années passent et plus il délaisse sa neutralité ironique pour l'expression intempestive de convictions éclatées au sol. Il vieillit très mal. Et "l'Odeur de l'essence" en est une triste illustration, dans laquelle il évoque clairement les "extrêmes" (concept pavlovien dépourvu de sens aujourd'hui), la sempiternelle "peur des étrangers" et cite texto Marine Le Pen. Il prend parti alors qu'il passe la chanson à parler de la polarisation, de l'hypersensibilité de la société et du manque d'empathie pour le camp d'en face. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. C'est dommage d'ailleurs, parce que sans ses prises de parti, je serais d'accord avec tout ce qu'il dit sur le mauvais état du débat public.
Arrêtez de confondre fond et forme. La musique est super bien foutu, le clip est impressionnant, y a des bonnes punchlines, mais prenez le texte crûment et vous verrez qu'on est pas loin de Damien Saez.