Lettre à la maitresse de CM1 de mon fils,

Madame,
On a demandé à mon fils d’apprendre par cœur notre hymne national, ce qui semble légitime au sein de l’école de la république.
Je n’ai pas hésité longtemps avant de lui dire qu’il était hors de question qu’il le fasse, au vu des paroles pour le moins abjectes et mortifères qui nourrissent ce chant.
Le gamin s’étant aussitôt empressé d’y voir un blanc-seing paternel pour ne rien faire, j’ai décidé de remplacer son apprentissage par une réflexion active sur la notion d’hymne, poursuivi par un atelier d’écriture sur ce à quoi il pourrait ressembler pour un enfant de son âge, soucieux de valeurs permettant, éventuellement, d’envisager un avenir.
Nous vous livrons ici le fruit de notre travail commun.
Veuillez agréer, madame, l’expression de nos salutations respectueuses.

Voici l'original :

*Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé ( x2)
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats?
Ils viennent jusque dans vos bras.
Égorger vos fils, vos compagnes!

Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !*

Sa réécriture :

Allons enfants de la Patrie,
Le jour de joie, est arrivé !
Pour l’amour et la fraternité,
L’étendard brillant est levé (2 X)

Entendez-vous, dans nos campagnes
Chanter, les pt’ites filles et pt’its gars
Ils aiment se prendre dans les bras
Et les tendre aux pères et leurs compagnes

Sans larmes, citoyens !
Criez, à l’unisson
Dansons, chantons, qu’un rêve pur
Abreuve nos sillons !

L'autre couplet qu'il a à apprendre :

Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre!

Sa réécriture :

Nous habiterons la planète
Que nos ainés ont abimée
Et c’est avec un cœur honnête
Que nous allons la réparer (2 x)
Il nous faudra apprendre à vivre
Pour qu’elle ne soit plus un cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
D’appeler tous les hommes à nous suivre !