Touchant
C'est pas forcément ses flows qui m'ont touchés même si certains de ses chants sont jolies. Mais, le fait que le personnage soit carrément spontané, ça, mélangé au fait qu'il est l'air complétement...
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le 7 oct. 2019
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Rien que le titre est une prise de position. Il choisit d'interroger le crime non pas à partir d'une question morale mais à partir d'une question pécuniaire. Cela lui permet de valoriser le crime, ce qui n'est pas, vous l'aurez deviné, monnaie courante ;)
On peut donc l'opposer, dés le début à un artiste comme Kery James qui propose une sortie du crime. Ceci dit, on peut évoquer le contenu du texte et on y retrouve deux trois idées propres à Booba :
Premièrement la critique du travail, de l'argent propre qu'on oppose au crime : "Nique le taf, le biz' fait briller les G’s". Le biz fait briller, le travail salarié, au contraire, dans le reste de sa carrière, sera vu comme rabaissant. " a bas l'usine " dans On m'a dit
Deuxièmement la nécessité d'être combattif, cela s'oppose à la passivité : "qu’est-ce que tu croyais ? Qu’on allait rester là à s'laisser noyer ?". On remarque qu'on cherche à le noyer, cela se comprend à partir d'une vision du travail et de l'économie comme raciste. Le crime est une manière de sortir de la passivité, de ne pas être un salarié ou de ne plus être inactif, mais de faire son argent seul, le crime est une manière de se débrouiller, d'être actif, de prendre son destin en main.
Trois, le vice et la fierté : "si t'as pas de vice repose en paix, je suis hors-la-loi, devant elle j'veux pas ramper"
Pour Lunatic, on ne peut pas devenir un criminel si on n'a pas un peu de vice. En ce sens, le vice est nécessaire pour ceux qui ne veulent pas ramper, qui veulent "briller". Le terme "ramper" se comprend par rapport à la fierté de Booba, on peut lier ça au fait de vouloir briller, le travail salarié me donne des ordres, lorsque je fais mon argent sale, je reprends les rennes.
Quatre, Lunatic inscrit sa pratique dans une réaction à la pauvreté : "Comment mépriser l'argent quand tu n'en as pas ?". On aurait pu lui dire : "peu importe l'argent, le crime est immoral", on pourrait critiquer ce texte en méprisant l'argent. Mais, pour Lunatic, seul les bourgeois peuvent faire cela, mépriser l'argent. On peut lier ça à la fierté de Booba, être pauvre c'est taffer pour un autre, c'est ne pas faire ce qu'on veut. Ainsi, il ne peut mépriser l'argent, vu que c'est celui-ci qui lui permet d'être qui il est, combattif, autonome etc : "moi j'suis obligé d'acheter ma liberté" dans le bitume avec une plume
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le 6 déc. 2019
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