Proverbe Chinois
Je préviens avant tout que je vais parler ici de la version française, car je n'ai absolument pas le niveau pour analyser la version anglaise, bien que beaucoup la considère comme meilleure, car elle met plus en exergue la vision égoïste d’Elsa, mais personnellement je ne peux pas, libre à vous de faire des recherches dessus. Je ne parlerai pas non plus de l'autre version française assez différente car elle ne m'intéresse absolument pas, étant juste là pour surfer sur la vague avec un style plus "pop" et n'apportant aucunes valeurs ajoutée par rapport à la version de base. Étant donné que la musique est intrinsèquement liée au film, je ferai également une analyse de celui-ci, ou tout du moins de la séquence qui accompagne la chanson.
Tant de choses ont été dites, trop de choses ont été dites sur ce "Libérée Délivrée" ou "Let It Go", et en même temps pas assez. Même si ce n'est pas mon Disney de la décennie (je l'aime quand même énormément, il y a juste Raiponce, Zootopie et Reine des Neiges 2 devant) il faut bien admettre que "La Reine des Neiges" est aux années 2010 ce que le Roi Lion était pour les années 1990. "Libérée, Délivrée" étant son porte étendard, normal qu'on l'entende partout: à la radio, sur les réseaux, à la télé, dans les pubs... Rien que sur Youtube on est à 380 millions de vues pour la version française, 2,4 milliards pour la version anglaise et je ne parle pas de toutes les reprises de chanteurs ou de plateformes comme Spotify et Deezer. On en a bouffé du "Libérée Délivrée", à toutes les sauces, matin midi et soir, à tel point qu'au lieu de faire vivre cette chanson on l'a dénaturée. Tout est dit, on en a trop dit sur cette chanson, enfin sur ce qu'elle symbolisait: "la musique des enfants fans de Disney" mais en même temps, pas assez, qui peut me dire ici qu'il a jugé la musique pour ce qu'elle disait réellement? Bref essayons sans grandes prétentions et à l'inverse des 2 avis juste peu approfondies de mes 2 confrères critiques de rendre ses lettres de noblesses à ce fameux "Libérée Délivrée".
Avant tout il faut placer un contexte à la scène. Au début du film Elsa pouvait laisser libre cour à ses pouvoirs et ses rêves, jusqu’à ce qu’elle blesse accidentellement sa sœur Anna sauvée in-extremis par des gitans...euh des sages de la forêt. Ses parents, pour la protéger des autres et d’elle même ont décidé de l’enfermer pendant plusieurs années de sa vie dans sa chambre (confinement gang). Mais à la mort de ces derniers, elle se doit de monter sur le trône, les portes du château s’ouvrent pour la première fois, amenant Anna et Elsa à faire face à leur peuple pour la première fois. Anna rencontre un homme en 5 minutes et ils décident de s’épouser mais Elsa refuse. Durant la cérémonie ses pouvoirs se réveillent et dans l’incompréhension certains diplomates agissent avec violence contre elle, qui décide en conséquent de s’exiler dans les montagnes.
L'hiver s'installe
Doucement dans la nuit
La neige est reine à son tour
Un royaume de solitude
Ma place est là, pour toujours
Le clip commence par un panorama des montagnes enneigées, avec un zoom progressif sur Elsa, en cinéma ça veut dire qu’elle est dans la solitude la plus totale, face à elle même (le froid, la neige). Les 2 premiers vers veulent littéralement dire que ses pouvoirs (l’hiver) arrivent dans son désespoir (la nuit), et qu’ils viennent chambouler la situation dans laquelle elle est (l’hiver s’installe alors que nous sommes en plein été dans le film, mais nous auront l’occasion d’en reparler plus tard). Si la neige devient reine c’est qu’Elsa n’est pas la reine des neiges, car à ce moment là celle-ci la domine. Cette domination pousse Elsa à renoncer à son passé et à accepter ce royaume de solitude, et avec un jeu de mot jouant surtout sur la continuité du vers précédent, on se demande si elle s’est réellement résignée à cette solitude ou si ce n’est pas finalement sa lâcheté vis-à-vis de ses pouvoirs et de la mort de ses parents qui en sont les principales causes (Un royaume de solitude, ma place est là.../Un royaume de solitude m’a placé là…).
Dès le début, il est déjà très important de regarder les positions d’Elsa. Déjà on la voit grimper une montagne, comme si elle passait une épreuve. Ce qui va en accord avec le fait qu’elle va à contre-sens de la neige, comme si elle en cherchait la source, une fois de plus on voit que la neige (ses pouvoirs la dépassent) la domine complètement, elle est obligée de répondre à son appel. Chose également appuyée par le fait qu’elle arrête de regarder derrière elle avec le "la neige est reine".
C’est aussi ici que va commencer le jeu de la musique (on l’oublierai presque). On a donc le piano représentant Elsa, les percussions ses pouvoirs et les autres cordes représentant la réponse d’Elsa par rapport à ces pouvoirs. Au début on a donc un rythme au piano très lourd et des violons presque discrets, le dernier élément qui la retient c’est sa tristesse, c’est pour ça qu’elle couvre encore la réponse à l’appel.
Le vent qui hurle en moi
Ne pense plus à demain
Il est bien trop fort
J'ai lutté en vain
On pourrait croire que ce couplet ne fait que répéter ce qui a été dit plus tôt, mais c’est faux, enfin pas exactement. Regardez bien : "s’installe doucement" "à son tour" "solitude […] pour toujours" laisse place à "hurle" "fort" "lutté". On est ici dans des émotions de beaucoup plus violentes, mais surtout qui mettent Elsa face à ses responsabilités, si précédemment elle ne parlait que d’éléments extérieurs, elle admet ici qu’elle a perdu, contre ses pouvoirs et qu’elle ne fera plus attention aux conséquences de ses actes, "ne pense plus à demain" est ici annonciateur de son comportement égocentrique et égoïste mais on y reviendra plus tard. Lutté en vain est ici révélateur de sa soumission à ses pouvoir, non seulement elle est isolée pour toujours, mais en plus elle ne peut pas le changer ou elle ne veut pas le changer.
Dans sa posture, elle s’arrête, elle fait face à ce monde mais détourne le regard et baisse les yeux, triste et soumise, mais il faut bien comprendre que cette soumission par ses pouvoirs ce n’est pas forcément quelque chose de mauvais car ils font partie d’elle même, c’est son rapport à ses pouvoirs vis à vis des autres qui est primordial.
Musicalement, ça ne change pas beaucoup, on a fait le tour de la tristesse, mais le "vain" marque véritablement (ce n’est plus le monde qui l’emprisonne mais elle qui s’emprisonne) l’abandon du passé. Une nouvelle émotion doit faire son apparition et comme toujours quand elle n’est pas contrôlée, la tristesse laisse place à la haine.
Cache tes pouvoirs
N'en parle pas
Fais attention, le secret survivra !
Pas d'états d'âme
Pas de tourments, de sentiments
Ce couplet est souvent mal interprété, car il y a deux phrases distinctes, et si on commence à les mélanger c’est le bordel. Dans les trois premiers couplets elle reprend les phrases de ses parents, qui mine de rien sont trois ordres (verbes à l’impératif) strictes qui la pousse à l’isolement (elle se cache, ne parle pas et reste dans le secret). Les deux derniers couplets sont les reproches qu’elle fait à ses parents, une éducation sans états d’âme (sans moralité, scrupule) qui sous prétexte d’éviter le tourment (grande souffrance morale et physique) lui ont en réalité privé de sentiment envers elle (ce n’est pas réellement ce qu’elle pense, on le verra entre autre dans le deuxième opus, mais je rappelle qu’elle est ici dirigée par la haine)
Ce qui me fait penser qu’il y a deux différentes visions c’est bien la posture d’Elsa. Dans les 3 premiers vers sa main gantée (représentation de l’ordre de son royaume passé) bouge comme si elle donnait des ordres puis "le calme" mais garde les poings serrés pour montrer son énervement. Elle finit par regarder ce gant et le jeter, par ce geste elle met en faute toutes ses peurs et haines sur le compte de son ancien royaume, qu’elle jette pour accepter pleinement ce nouveau monde qu’on lui tend.
Musicalement, les violons disparaissent, car on est focalisé sur Elsa avec un piano encore plus dur que précédemment sûrement car rythmant ici beaucoup plus la scène, mais qui va à l’instar de son passé, s’envoler avec le geste symbolique du gant.
Libérée, délivrée !
Je ne mentirai plus jamais
Libérée, délivrée
C'est décidé, je m'en vais !
J'ai laissé mon enfance en été
Perdue dans l'hiver
Le froid est pour moi le prix de la liberté
Elle est donc libérée de son passé, de ses obligations, mais comprenez bien ici que la libération c’est celle de l’emprise des autres sur son pouvoir mais pas de ses pouvoirs sur elle. Ce n’est pas tant aux autres qu’elle ne mentira plus mais c’est à elle même (je rappelle qu’elle s’est résignée à un monde de solitude) quant à ses envies et pouvoirs. "C’est décidée" apparaît ici comme la fin de la transition, dans le premier couplet le monde la pousse à l’exile, dans le deuxième elle ne peut rien y faire et ici elle décide de son propre chef de s’exiler, on a maintenant la confirmation qu’elle veut s’en aller. Dans "l’autre monde" c’est l’été, donc il faut bien comprendre qu’elle voit en son exile une passage à l’âge adulte, elle n’est plus l’enfant qui suivait les ordres de ses parents, elle est ici maître d’elle même, de la neige, c’est là que commence réellement le règne de la reine des neiges. Bien sûr on a une opposition été/hivers pour bien montrer qu’elle va à contre-sens totale de l’enseignement de ses parents, mais on a aussi le "perdue", car celle-ci n’a pas d’autre objectif que de vivre libérée de tout, elle n’est plus isolée dans une chambre, elle est perdue dans un immense royaume de solitude devenu son royaume de solitude. Ce qui est amusant c’est que le dernier vers a une signification différente dans ce refrain et dans le dernier, ici le prix de sa liberté c’est ses pouvoirs, qui à être éternellement dans ce monde de solitude, ça s’exprime d’ailleurs cinématographiquement par le fait qu’elle abandonne sa cape, qui la retenait en la repoussant vers le bas de la montagne grâce au vent.
En terme de réalisation on voit tout de suite qu’au moment d’enlever son gant elle fait s’envoler la neige, comme si elle en avait pris le contrôle. Elle décide d’aller dans le sens de ses pouvoirs et et de devenir ainsi la reine des neiges, et ça se remarque tout de suite, on sent le piano infiniment plus léger, comme libéré. Durant les quatre premiers vers on a du mal à distinguer si elle est heureuse ou triste, mais à la fin on la voit d’un air beaucoup plus confiant. Mais c’est au niveau des pouvoirs que j’aimerai diriger votre regard. Comme on le verra tout le long du clip on nous montre la puissance d’Elsa graduellement, pour commencer on nous montre les balbutiements avec des flocons sortons de sa paume, comme pour montrer une naissance, puis "Olaf", pour montrer que ceux-ci sont restés enfouis depuis le jour ou elle a blessé sa sœur. On a ensuite quatre jets de neige (2 vers le haut, et un de chaque coté), les 2 premiers ordonnés mais s’émiettant petit à petit, qu’elle s’empresse de faire retomber au sol d’un air mi triste mi émerveillée, et les 2 suivant les deux suivants sont plus sauvages, et elle les laissent s’en aller par le vent, les violons eux résonnent au rythmes de ses pouvoirs, en même temps que les percussions, comme s’ils ne faisaient qu’un. Si les pouvoir définissent aussi bien l’état d’Elsa, ce n’est pas que pour faire jolie, selon moi bien plus qu’une relation dominant/dominée les pouvoirs sont une partie d’elle même qu’elle refoule depuis sa séparation avec sa sœur. Si Elsa a "laissé son enfance en été" pour devenir adulte, ce n’est pas le cas de ses pouvoirs, qui comme le montre le bonhomme de neige est resté enfant. C’est d’ailleurs quand ceux-ci mûrissent et acceptent de faire la paix avec Anna et ses parents qu’elle arrive à sauver sa sœur, ce n’est donc selon moi pas la magie de l’amour qui sauve tout mais bien les pouvoirs d’Elsa mais bref je m’égare, revenons à notre chanson.
Quand on prend de la hauteur
Tout semble insignifiant
La tristesse, l'angoisse et la peur
M'ont quittée depuis longtemps !
Avant même que les paroles arrivent, le mélange de percussions et de vents le montre qu’Elsa à fait son choix, il est donc maintenant intéressant d’observer ce changement sur Elsa et dans sa relation aux autres. Si l’idée d’élévation et de libération est centrale ("hauteur" en opposition à "tristesse" "angoisse" et "peur" qui sont les sentiments qu’elle retient de son enfance) c’est bien pour cacher le mot le plus important : insignifiant. Comme le montre son regard vers le lointain cette fois ci beaucoup plus contemplatif que les précédents, elle fait un réquisitoire de son passé où elle va se positionner égoïstement au dessus de tout le royaume, y compris des personnes qu’elle aime comme sa sœur Anna. Même si c’est sous entendu plus tôt, c’est réellement dans cette partie qu’on va trouver un nouveau point de vu plus critiquable avec une Elsa hautaine et égoïste qui, pour trouver une forme de libération se voit obliger de fuir tout, même ceux qui veulent la comprendre et l’aider, faisant presque d’elle le monstre que ses détracteurs pointes (ce qui permettra entre autre d’introduire les futures retrouvailles des sœurs). On peut aussi parler de longtemps qui est pourtant utiliser pour décrire un passé proche, comme si Elsa avait tellement forcer pour l’oublier qu’il ne lui reste à ce moment que des brides d’émotion. Au niveau de la musique il y a quelque chose d’important à prendre en compte, on entend plus ce piano, cette Elsa si triste au début, ça a été remplacé par les percussions qui prennent toutes la place avec, lors de ses quelques moments de répits, qui aurait permis à Elsa de s’exprimer, une réponse enthousiaste des violons, comme s’ils suivait aveuglément la musique entraînante des percussions.
Je veux voir ce que je peux faire
De cette magie pleine de mystère
Le bien le mal
Je dis tant pis
Tant pis !
On est ici dans une opposition des choix d’Elsa, d’un coté on retrouve cette idée d’élévation avec un pont de glace pour passer le ravin, elle a envie de se découvrir en approfondissent les mystères de ses pouvoirs, de ce qui fait d’elle quelqu’un de différent. Mais de l’autre coté elle se débarrasse de toute morale pour son élévation (elle dit ne plus faire la distinction entre "le bien" et "le mal" et l’affirme fièrement avec deux "tant pis" dont un dernier exclamer). Comme depuis le début vous l’aurez compris on rend les choses implicites pour ensuite les officialiser un peu après par le texte, on a donc ici une preuve du comportement autodestructeur d’Elsa.
Libérée, délivrée !
Les étoiles me tendent les bras !
Libérée, délivrée !
Non, je ne pleure pas !
Me voilà, oui, je suis là
Perdue dans l'hiver...
Contrairement à un premier refrain seulement joué au violon, le deuxième est avant tout dominé par les percussions, à l’instar du reste de la musique, elle se laisse submerger par ses pouvoirs. On retrouve encore une fois cette idée d’élévation que lui procure cette libération, sublimée par l’ascension sous forme d’escaliers lui permettant de traverser un gouffre. On retrouve encore cette idée d’escalade des termes ou on passe d’une escalade d’une montagne à son sommet, à l’espace (terme "étoiles"). Toute la question du vers quatre est de savoir si elle ne pleure pas vis à vis de son passé ou de son évolution, même si on imagine sans mal un étroit un mélange des deux. Encore une fois quand elle affirme sa présence par un "me voilà" elle expose ses pouvoirs, montrant une certaine déshumanisation progressive. On retrouve également l’idée d’un royaume "perdu dans l’hiver" qui est devenu son royaume avec la construction d’un immense château.
Mon pouvoir vient du ciel et envahit l'espace
Mon âme s'exprime en dessinant et sculptant dans la glace
Et mes pensées sont des fleurs de cristal gelées
Je ne reviendrai pas
Le passé est passé !
J’aime beaucoup ce premier vers, son pouvoir vient du ciel (de son élévation) et envahi l’espace, ici le monde perdu, mais aussi le royaume que l’hiver à figé dans la glace. Le deuxième vers est aussi très intéressant, l’âme d’Elsa s’exprime par ses pouvoirs plutôt que par elle, ça on l’avait déjà vu, mais dans une danse créatrice, Elsa fait surgir un château, alors certes on peu voir ça comme un nouveau fief, une nouvelle, mais c’est ici une preuve qu’elle ne s’est pas complètement séparée de son humanité, car elle garde une idée de château, d’une forme de pouvoir humaine. Pour la suite je ne sais pas trop comment le prendre, ses pensées sont de jolies fleures de cristal, certes très belles, mais fragiles et non vivantes, je suppose que derrière une phrase se voulant rassurante on nous montre que cette libération ne change rien à l’instabilité mentale d’Elsa. Les deux derniers vers parlent d’eux même, surtout quand on regarde qu’en même temps Elsa retire la couronne qui faisait d’elle reine de l’ancien royaume et se décoiffe pour un style plus sauvage.
Libérée, délivrée !
Désormais plus rien ne m'arrête !
Libérée, délivrée !
Plus de princesse parfaite !
Avant tout, et sans me prétendre styliste, j’aimerai qu’on se penche un peu sur cette robe, d’un coté plus adulte, étant échancrée et mettant plus en valeur ses formes que celle d’origine, mais de l’autre assez enfantine car c’est exactement ce qu’un enfant dessinerait si on lui demandait de faire une robe de princesse (bon d’accord, un enfant très talentueux). Encore une fois avec les textes on joue avec subtilité tant le vers deux peut signifier autant une libération qu’une phrase de méchant de film, et on peut en dire de même pour le vers 4 qui isolé, ressemble plus à une fuite de responsabilités. Et si je m’avance sur la gestuelle du vers suivant (donc finale) on la voit savourer sa victoire, tantôt les bras en croix pour s’imposer comme nouvelle reine, tantôt les poings serrés pour se défendre face à ceux qui le conteste, et c’est sans parler de se dézoom lui aussi souvent significatif que personne régnant avec de mauvaises intentions.
Je suis là comme je l'ai rêvé...
Perdue dans l'hiver !
Le froid est pour moi le prix de la liberté
Le premier vers est là aussi assez costaud, Elsa n’a jamais rêvée de fuir, elle voulait juste vivre avec sa sœur et les autres sans que ses pouvoirs ne l’en empêchent. Ceux qui rêvaient de s’exprimer librement sans avoir de compte à rendre ce sont les pouvoirs en eux même ; on a donc désigné un gagnant de cette bataille intérieure, la reine des neiges a vaincu Elsa. On arrive aussi à l’apogée du vers 2, répétant maintes et maintes fois depuis le début, avec une conclusion adéquate, elle est perdue dans l’hiver mais ce dézoom ne nous montre finalement que le château, nouveau bastion de ce monde hivernale, en se perdant dans l’hiver elle s’est trouvée elle même, un nouveau royaume, un nouveau monde. On finit également avec cette phrase presque iconique, le froid, la solitude et ses pouvoirs sont le prix de sa liberté, mais le froid pour les autres, qu’en est-il ?
Et finalement cette liberté gagnée, est-elle véritable car les portes se ferment et l’enferment à la fin de sa chanson, comme si elle était prisonnière d’une nouvelle chambre, plus spacieuse mais plus secrète, à l’instar de tous ces détails qui font de ce Let it Go français une leçon de cinéma.
Mais là on a fait une analyse bête et méchante, un simple relevé d’information suivi de quelques tentatives d’explications. Donc en conclusion est-ce que Libérée Délivrée est une bonne musique ? Et bien comme tout ça dépend, certes cette version est moins bien que le Let it Go originelle. C’est logique, c’est la chanson prévue pour ce clip, Libérée Délivrée n’a fait que s’y rapprocher un maximum, et il y arrive plutôt bien, en retranscrivant les idées véhiculées par le film originel. Votre rapport à la chanson se résumera surtout par votre appréhension du texte, et surtout des sous-textes. Pour moi ça marche complètement, je vois en Libérée Délivrée une musique puissante qui montre toute la complexité du personnage D’Elsa qui à l’instar des deux opus Frozen se montrent beaucoup plus profonde que le plupart des films Disney des années 2010. Donc s’il vous plaît arrêtez de limiter Libérée Délivrée à une simple musique populaire chiante pour petit, car elle vaut mieux que ça, car elle propose mieux que ça, car, si vous laissez vos a-prioris de coté, vous serez aspirés par l’une des plus belles musiques Disney de la précédente décennie.
Le récit est poétique, profond, grandiose. Et vous ? Laisseriez vous une empreinte dans la neige ?